Maltraitance des enfants : Des journalistes outillés

Des journalistes à la découverte du centre Kékéli
Des journalistes à la découverte du centre Kékéli

Des journalistes ont été outillés mercredi sur les questions de maltraitance des enfants et les textes réglementaires, une initiative du Centre Kékéli. L’atelier a permis aux professionnels des médias, de mieux connaitre cette structure et ses activités, afin de s’engager à ses côtés, dans la protection et la promotion des droits de l’enfant.

Créé depuis novembre 2006, le centre Kékéli est une initiative des Sœurs Carmélites de la Charité Védruna. Il offre son accompagnement aux enfants victimes de violences et abus sexuels au Togo. Il s’intéresse également aux enfants travailleurs de Lomé et leur octroie les moyens de se réhabiliter et de s’épanouir. Aujourd’hui, le centre décide d’associer la presse à ses actions pour plus de visibilité et d’impact.

Selon Sœur Elisabeth (Coordinatrice du centre), le Centre s’est investi dans des activités de prévention à travers la sensibilisation grand public. Aujourd’hui, Kékéli veut travailler en étroite collaboration avec les médias pour plus de visibilité et un meilleur rendement.

« Nous avons senti le besoin d’associer la presse à notre travail. Mais il faut que les journalistes comprennent ce que nous faisons, afin de mieux en parler à leur tour notamment, les problématiques liées aux violences et abus sexuels faites aux enfants et le traumatisme lié ».

L’atelier qui s’est déroulé dans les locaux du centre ont permis aux journalistes de mieux connaitre le centre (création et ses activités). Ils ont ensuite écouté des communications sur la maltraitance des enfants (signification, causes, conséquences, auteurs et modes de dénonciation) et les violences et abus sexuelles, une forme de maltraitance basée entre autres, sur un abus d’autorité ou de confiance. Il en existe plusieurs types, les causes sont de divers ordres et les conséquences sont aussi bien physiques que psychologiques. C’est une difficile réalité, que le centre aide les enfants à affronter et dépasser.

– Une prise en charge holistique –

Au centre Kékéli, les enfants victimes d’actes de violences ou d’abus sexuels bénéficient d’un accompagnement global (psychologique, sociale et un appui juridique). La prise en charge se fait de concert avec les parents, pour la réinsertion scolaire ou professionnelle de l’enfant. Mais tout commence par la démarche médicale notamment pour les cas d’abus sexuels.

« Les cas de viol sont des cas d’urgence et dans une telle situation, il faut une consultation médicale dans les 72heures… C’est surtout pour prévenir des maladies comme le SIDA et certaines infections sexuellement transmissibles. Les analyses faites permettent de mettre rapidement la patiente sous le traitement approprié. Le spécialiste procède à un examen gynécologique, puis une expertise… Mais j’avoue qu’il y a des cas graves qui nécessitent une opération au niveau de l’appareil génital… », a dévoilé M. Ayena (psychologue clinicien au centre Kékéli).

Un arsenal de textes qui punissent les agresseurs

Les auteurs d’actes de violences sexuelles envers les enfants sont punis, car le Togo dispose d’un arsenal de textes et dispositifs juridiques qui protègent les enfants et sanctionnent tous types d’agressions envers ces êtres fragiles.

Selon Alex Meba (juriste), le Togo a ratifié beaucoup de textes notamment la Convention pour les droits de l’enfant (CDE, 1989), la Convention africaine des droits et du bien-être de l’enfant (CADBE, 1990). Tous les Etats qui ont ratifié ces textes doivent prendre toutes les mesures pour faire respecter les droits de l’enfant.

« Nous avons également beaucoup de textes nationaux dont le code de l’enfant qui est notre arsenal. Tous ces textes sont soutenus par quelques dispositions comme l’article 396 relatif à l’abus sexuel. Mais en cas d’abus sexuel, le réflexe demeure la consultation médicale. Après cette urgence, il faut aller voir un officier de la gendarmerie ou du commissariat le plus proche (si l’agresseur est majeur), afin de déposer une plainte. Au cas où l’agresseur est un mineur, c’est la brigade pour mineur qui est indiquée pour recevoir la plainte, afin enclencher la procédure », a-t-il expliqué.

« Les peines généralement vont de 1 à 30ans de prison et cela dépend de l’infraction. Quand il s’agit d’un crime, généralement c’est au-delà de 5ans de prison, et l’agresseur peut faire jusqu’à 30 ans de prison surtout en cas de viol comme le prévoit l’article 215 du nouveau code pénal. La victime la moins âgée reçue pour un cas d’abus sexuel avait trois mois lors de l’agression. L’agresseur était un mineur de moins de 14ans. La plainte a été déposée à la brigade pour mineur, mais n’ayant pas encore 14 au moment de l’agression, il a été confié à ses parents et la procédure a suivi normalement son cours… », a expliqué M. Meba. FIN

Ambroisine MEMEDE

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