Mali: 28 Casques bleus tués en 2021, l’année la plus meurtrière pour la MINUSMA depuis 2017

El-Ghassim Wane, Chef de la MINUSMA

28 Casques bleus ont été tués et 165 autres blessés en 2021 au Mali, selon le bilan dressé jeudi lors d’une conférence de presse par El-Ghassim Wane, Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

2021 est l’année la plus meurtrière pour la MINUSMA depuis 2017 (15 casques bleus tués et 119 blessés), et ce malgré l’augmentation des mesures d’atténuation et les découvertes d’engins explosifs improvisés (50 % de tous les incidents). Parmi les 28 Casques bleus tués cette année figurent 7 togolais (tués le 8 décembre).

Au total, 39 engins explosifs improvisés ont été heurtés, 32 attaques par tirs indirects enregistrées, ainsi que 49 explosifs improvisés.

Un engin explosif improvisé (EEI) est un type d’arme explosive non conventionnelle qui peut prendre n’importe quelle forme et être activé de diverses manières. Ces armes tuent aussi bien les militaires que les civils.

« La MINUSMA reste déterminée à poursuivre sa mission », a martelé El-Ghassim Wane.

« Des mesures sont prises pour renforcer les capacités de ses Casques bleus. L’ONU poursuit d’ailleurs le dialogue avec les pays contributeurs qui, réunis à Séoul, ont annoncé une série de contributions supplémentaires pour le maintien de la paix », a-t-il précisé.

Au total 13.000 patrouilles ont été effectuées. Concernant les opérations : 100 opérations y compris des opérations pour la protection des civils, la mise en œuvre de l’Accord de paix, la stabilisation du Centre, le soutien aux FAMa dans toutes les zones de déploiement de la MINUSMA, a-t-il indiqué.

Le Chef de la MINUSMA a souligné la nécessité d’une stratégie nationale pour le Centre du Mali, ainsi que l’important travail d’appui de la MINUSMA à sa mise en œuvre.

« Cette année, conformément à la seconde priorité stratégique de son mandat, la MINUSMA a continué son appui aux autorités maliennes, y compris les structures du Cadre politique de gestion de la crise pour la stabilisation du centre du Mali et son Secrétariat permanent », a rappelé M.Wane.

Exemple de protection des civils : La Mission a étendu ses opérations conjointes UNPOL/Force et civils dans les régions du Centre afin d’améliorer la protection des civils dans les zones de tension telles que Douentza, Djenne et Bandiagara. Des opérations telles que Mangoose, Buffalo, Badger ou Camel, l’implantation de bases d’opérations temporaires et de patrouilles à longue portée ont amélioré la sécurité des civils, contribué à dissuader la violence et à favoriser un environnement plus sûr.

En outre, la présence de la Mission a permis d’assurer la sécurité pour soutenir les efforts de médiation.

Cela a conduit à plusieurs accords de paix, essentiels entre des communautés comme ce fut le cas à Ogossagou ou à Douna Pen.

Ces accords de paix entre les communautés ont eu des effets positifs importants en réduisant la violence, en rétablissant la liberté de mouvement et en offrant une voie vers la réconciliation.

De même, la Mission a apporté un soutien logistique aux activités humanitaires et aux efforts de médiation menés par l’État à Marebougou et Farabougou pour soulager la souffrance de la population locale.

De nombreuses patrouilles ont été effectuées par la Police, la Force et les composantes civiles de la MINUSMA dans les régions du Centre en sus des missions de reconnaissances héliportées ciblées (antennes relais, zones inondées et axe routier RN15 et villages compris entre la RN15 et la RN37).

« D’autre part, de juillet 2021 à ce jour dans la région de Mopti, la Police des Nations Unies a remis à ses partenaires six projets comprenant des infrastructures, des équipements et le renforcement des mesures de sécurité des locaux des Forces de sécurité maliennes », a précisé le Chef de la MINUSMA.

« Entre septembre et décembre 2021, la Mission a mis en œuvre un projet d’insertion socio-professionnelle des jeunes de la région de Mopti qui a permis à 37 jeunes à risque d’acquérir des compétences génératrices de revenus et de bénéficier d’un soutien financier pour créer leur propre entreprise, réduisant ainsi le risque de radicalisation », a-t-il ajouté.

Rappelons que la MINUSMA a été créée par le Conseil de sécurité de l’ONU par sa résolution 2100 du 25 avril 2013.

Le personnel effectivement déployé au Mali à fin octobre était : 12.789 militaires, 1.774 policiers et 1.180 civils (661 nationaux – 585 internationaux, 155 Volontaires des Nations Unies). FIN

Junior AUREL