Lutte contre les tracasseries et la corruption sur les routes au sein de l’UEMOA: Ouverture ce mardi à Lomé d’un atelier de validation de l’étude sur la pérennisation de l’Observatoire des Pratiques Anormales (OPA)

Un grand atelier de validation de l’étude sur la pérennisation de l’Observatoire des Pratiques Anormales (OPA), qui est une composante d’un programme régional de facilitation des transports exécuté avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été ouvert ce mardi à Lomé, a constaté l’Agence Savoir News.

L’OPA a été mis en place en 2005 par l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, suite aux dysfonctionnements constatés dans les opérations des transports en Afrique de l’Ouest a conduit en 2005.

Ces dysfonctionnements se résument aux contrôles administratifs et prélèvements illicites de la police, de la douane, de la gendarmerie ou opérationnels excessifs, successifs, redondants et onéreux. A cela s’ajoutent, la pléthore et l’exploitation disparate des documents administratifs et contractuels qui sont dans la plupart des cas, en contradiction flagrante avec les objectifs de la libre circulation des biens et des personnes prônés par les Etats de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger, Togo, Sénégal et Côte d`Ivoire).

La rencontre de Lomé permettra au comité de pilotage des activtés de l’OPA de passer en revue, l’ensemble des activités déjà menées. Cet atelier qui doit s’achever jeudi prochain, sera également une occasion pour sensibiliser tous les acteurs du secteur du transport sur toutes les formes des tracasseries ainsi que les difficultés rencontrées par les usagers sur les routes au sein de l’espace UEMOA.

C’est Mme Tségan Yawa Dzigbodi, directrice de cabinet du ministère des transports qui a officiellement ouvert les travaux de cet atelier. Plusieurs personnalités dont Patrick Spirlet, le chef de la délégation de l’Union européenne au Togo et David Kaeuper, le Chargé d’affaires de l’ambassade des Etats Unis d’Amérique au Togo ont assisté à cette cérémonie.

« Nul n’ignore aujourd’hui tout ce qu’il y a comme difficultés sur nos routes. Il y a un phénomène que nous appelons tous le +racket+ qui consiste à donner quelques commissions sur les routes avant de passer certains postes de contrôles. Il y a également des contrôles non programmés qui sont initiés par certains acteurs. Ce sont toutes ces pratiques qu’on a dénommé +pratiques anormales+ qui ont été recensées et qui ont été reconnues comme étant sources de difficultés pour les usagers de la route, mais aussi en tant que de recul de la croissance économique dans notre espace. Cet atelier vise notamment à sensibiliser tous les acteurs, car nous avons tous à gagner dans le recul de ces tracasseries », a longuement expliqué à l’Agence Savoir News Mme Tségan Yawa Dzigbodi.

Selon elle, le Togo est en tête de tous les Etats membres de l’UEMOA en matière de lutte contre ces tracasseries, « même si nous nous playons de ce qui subsiste encore ».

« Notre pays a mis en œuvre, pas mal de réformes pour faire baisser ces tracasseries sur nos routes. En Août dernier, un comité de facilitation des transports a été même mis en place pour prendre en compte, tous les facteurs qui agissent sur l’augmentation des coûts du transport dans notre pays », a-t-elle souligné.

Depuis 2005, l’OPA a élaboré quinze rapports qui identifient et analysent les faits et gestes des pratiques anormales sur nos routes au sein de l’espace UEMOA, a pour sa part indiqué Aboubakar Namao, directeur des transports terrestres et maritimes de la Commission de l’UEMOA.

« Nous avons enregistré un effort, une volonté politique des Etats à réduire les postes de contrôles routiers. Mais, nous sommes loin de notre objectif réglementaire qui stipule qu’il ne peut avoir que trois postes de contrôles routiers inter-état au départ au passage des frontières et à la destination finale », a-t-il précisé.

.Rappelons que la mise en place de l’Observatoire des Pratiques Anormales vise la collecte des données relatives aux tracasseries routières sur les corridors prioritaires ouest africains. Les statistiques tirées de ces données sont diffusées périodiquement. L’UEMOA gère les activités de l’OPA tout en supervisant l’initiative globale. Les activités de l’OPA couvrent aujourd’hui les corridors suivants : Tema-Ouagadougou-Bamako, Lomé-Ouagadougou, Dakar Bamako, Abidjan- Ouagadougou et Abidjan-Bamako.

Lambert ATISSO

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