Lutte contre la pauvreté : Visite de terrain pour mesurer l’impact du PASA sur la vie des bénéficiaires (REPORTAGE)

Le Bureau Togo du Groupe de la Banque mondiale en collaboration avec le Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA, financé par la Banque mondiale) a effectué lundi avec les médias, une descente sur le terrain, afin de toucher du doigt l’impact dudit projet sur la vie des bénéficiaires.

Cette action s’inscrit dans le cadre des activités au programme de la célébration de la deuxième « Journée internationale des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté » (END POVERTY DAY).

Pour la Région Afrique du Groupe de la Banque mondiale, l’accent a été mis sur la contribution de l’agriculture à la réduction de la pauvreté. Et cette visite de terrain a permis aux journalistes de constater les réalisations du PASA, d’échanger avec les bénéficiaires sur leur succès et d’apprécier l’impact des actions du projet sur leurs conditions de vie.

Il s’agissait de mettre en exergue les efforts du Togo dans le domaine de l’agriculture, notamment de faire ressortir les progrès accomplis dans le cadre du PASA et de discuter des défis persistants qu’il faudrait lever pour que l’agriculture puisse contribuer davantage à réduire la pauvreté au Togo.

La délégation a visité deux sites (à Agbélouvé et Notsè), puis participé à une vidéoconférence de lancement d’un rapport que la Banque mondiale a préparé sur « l’agriculture et la lutte contre la pauvreté ».

Le PASA a démarré en 2011 pour une durée de cinq ans. L’objectif général de développement de ce Projet est de réhabiliter et renforcer les capacités de production des principales filières stratégiques et de mettre en place un environnement institutionnel adapté au développement de l’agriculture togolaise.

A Agbélouvé (Préfecture de Zio), la délégation conduite par Mme Joëlle Businger (Représentante de la Banque Mondiale au Togo) a visité une ferme d’élevage commercial dont le propriétaire, Zakary Gado (47 ans, père de quatre enfants) a bénéficié du soutien du PASA.

De 7 têtes, M. Gado dispose aujourd’hui d’un cheptel de 22 têtes, un troupeau qui évolue bien et dont la vente lui permet de subvenir aux besoins de sa famille.

« J’ai démarré mon activité en 2013, avec sept têtes dont cinq femelles. Grâce au PASA, j’ai bénéficié d’un géniteur, d’une formation sur les techniques d’élevage et d’un appui pour la construction de ma bergerie. Mon troupeau comptait 45 têtes avant la Tabaski. Je dispose actuellement de 22 têtes bien en forme et les recettes issues des ventes me permettent d’entretenir ma famille. Cet élevage m’a également permis de bénéficier de compost naturel pour mon petit champ », s’est-il réjouit.

Notons que l’appui à la relance du sous-secteur de l’élevage (traditionnel) vise à assister les ménages vulnérables à améliorer les capacités et les sources de production animale. Les actions ont ciblé les espèces à cycle court (volailles et petits ruminants) et ont porté sur l’amélioration de la santé animale, de l’habitat, du potentiel génétique, ainsi que des séries de formation des éleveurs. Près de trois milles éleveurs ont été financés dans le cadre de ce projet.

A Notsè (environ 95 km au nord de Lomé), l’équipe a visité l’une des entreprises et services d’organisation des producteurs nommée ESOP. Il s’agit d’un modèle basé sur la création d’une forme durable de partenariat entre producteurs organisés, transformateurs et commerçants des produits alimentaires. Ce modèle vise à faciliter l’accès des producteurs aux intrants nécessaires, améliorer la qualité des produits, augmenter la valeur ajoutée et assurer l’accès nécessaire au marché pour les produits vivriers.

Le développement de ce modèle a conduit aux résultats suivants : création de 20 ESOP (riz, miel, soja, ananas et manioc), 6500 tonnes de riz, 3000tonnes de soja, 6000 litres de miel collectés auprès de producteurs au profit des ESOP.

L’unité visitée, produit et commercialise du riz naturellement parfumé. Elle est financée par le PASA à travers l’achat des équipements de transformation, constitution de stocks de démarrage (fonds de roulement), la formation et l’appui-conseil, l’appui au réseau des ESOP pour la production de leurs produits.

La visite a permis d’apprécier l’évolution des travaux sur ce site et de discuter des impacts sur les producteurs de riz, ainsi que les trieuses, en termes de réduction de la pauvreté au niveau familiale.

Des initiatives à encourager

Selon le coordonnateur du PASA, ce sont des initiatives à encourager. « L’entrepreneuriat rural est en train de prendre forme. Le projet a commencé avec un peu de retard et les gens étaient inquiets au début. Mais aujourd’hui, nous sommes rassurés, on a eu six mois en plus pour achever ce projet. Et nous aurons trois ans de financement additionnel. Et pendant ces trois ans, il va falloir faire en sorte qu’on puisse garantir la durabilité des choses, à partir des activités des bénéficiaires », a-t-il souligné.

Selon Mme Businger, la célébration de la journée mondiale de lutte contre la pauvreté a été axée l’agriculture et sa contribution à la réduction de la pauvreté, et la promotion de la prospérité partagée.

« Nous mettons l’accent donc sur le rôle que le secteur peut jouer et les actions de la Banque Mondiale sur le secteur pour améliorer les revenus et le bien-être des producteurs, cultivateurs, éleveurs, etc.

dans le cas du Togo. La Banque intervient à travers plusieurs projets : le PASA, mais aussi le PPAO (focalisé sur les recherches dans le secteur agricole et apporte un appui au PASA dans l’accompagnement des producteurs, …) », a-t-elle expliqué.

A la fin de la journée, la délégation ainsi que plusieurs acteurs du secteur de l’agriculture, de l’élevage et de l’hydraulique et des représentants de la société civile, ont suivi et participé en direct via vidéoconférence (depuis les locaux de la BM) au lancement d’un rapport que la Banque mondiale a préparé sur « l’agriculture et la lutte contre la pauvreté ».

Une dizaine de pays (dont le Togo) ont participé au lancement de ce rapport. Les différentes interventions ont permis d’apprécier les efforts de ces pays dans la lutte contre la pauvreté et de relever les défis en la matière.

Notons que le PASA a pour objectif la réhabilitation et le renforcement des capacités de production de bénéficiaires ciblés sur certaines chaînes de valeurs, et la mise en place d’un environnement institutionnel favorable pour le développement du secteur agricole sur le territoire des bénéficiaires. Le projet comprend trois composantes.

La première composante est la promotion de récoltes alimentaires stratégiques, de récoltes destinées à l’exportation et de la production de poissons d’eau douce. Cette composante vise à soutenir trois sous-secteurs de production par le biais d’une meilleure productivité et d’une plus grande valeur ajoutée de matières premières essentielles choisies pour leur potentiel de croissance et leur effet sur la réduction de la pauvreté.

La deuxième composante du projet vise le redressement du sous-secteur de l’élevage. Elle permettra de fournir une aide d’urgence à court terme pour la réhabilitation de la production de petits ruminants et de poulets.

La troisième composante du projet est un soutien pour le renforcement des capacités et la coordination sectorielle.

Le but est de permettre à l’organisation institutionnelle de réaliser des investissements agricoles sûrs via le Programme national d’investissements agricoles et de sécurité alimentaire (PNIASA), tout en préparant la transition vers une approche à l’échelle du secteur dans le futur.

Mais qui sont les bénéficiaires du projet? : environ 60.000 agriculteurs, 13.000 éleveurs, 1.600 pêcheurs et 500 transformatrices de poissons.
Environ 650.000 ménages sont bénéficiaires des campagnes de vaccination des volailles et des petits ruminants. FIN

De retour à Lomé, Ambroisine MEMEDE

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