Limitation des mandats présidentiels : Faure Gnassingbé pour un « débat sans tabou » des intellectuels et universitaires africains

Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a suggéré qu’un « débat » soit ouvert « sans tabou et sans arrière-pensée » entre les intellectuels et universitaires africains sur l’épineuse question de la limitation des mandats présidentiels en Afrique.

« Mon souhait en tant qu’africain, c’est que ce débat soit mené par nos intellectuels, des universitaires, qu’ils puissent nous donner des pistes de réflexion », a déclaré Faure Gnassingbé dans une interview accordée à la Deutsche Welle.

Le président togolais séjourne en Allemagne depuis la semaine dernière dans le cadre d’une visite de travaille de quelques jours.

L’un des sujets brûlants en Afrique est celui de la limitation des mandats présidentiels. Certains chefs d’Etat n’hésitent pas à modifier la constitution de leur pays pour s’éterniser au pouvoir, situation qui entraîne — dans la plupart des cas — des vagues de violences et des morts.

« Sur la question de la limitation des mandats, je m’interroge plutôt. L’interrogation qui est la mienne aujourd’hui, c’est de savoir si on peut appliquer la même règle à tous les pays ou pas ? Est-ce qu’une seule règle unique peut convenir à tous les pays ? Donc, le débat est lancé », a-t-il indiqué.

« La deuxième chose : Est-ce parce qu’il y a eu limitation, le peuple doit rester muet ? Je pense que les intentions sont louables quand on veut créer un débat pour changer la constitution », a poursuivi le président togolais.

« Mon souhait en tant qu’africain, c’est que ce débat soit mené par nos intellectuels, des universitaires, qu’ils puissent nous donner des pistes de réflexion ».

Pour Faure Gnassingbé, « si on uniformise toutes les constitutions (deux mandats), il y aura des problèmes ici ou là, parce que nous n’avons pas les mêmes situations, nous n’avons pas les mêmes histoires ».

« C’est une question qui est délicate et c’est avec toute humilité que je voudrais que le débat soit ouvert sans tabou et sans arrière-pensée. Ce qui est dangereux, c’est d’instrumentaliser cette question d’une manière ou d’une autre. Mais, le débat ne peut pas être fait par nous les politiques, parce que quelque part, nous sommes en même temps des acteurs », a-t-il précisé.

« Je crois que l’Afrique regorge aujourd’hui d’intellectuels, d’universitaires et d’une société civile assez dynamiques qui peuvent mener ce débat », a ajouté Faure Gnassingbé.

Au Togo, le mandat présidentiel n’est pas limité, selon la constitution. Entamées peu avant la présidentielle d’avril 2015, les discussions entre le pouvoir et l’opposition au Parlement en vue d’opérer des réformes constitutionnelles et institutionnelles n’ont rien donné. FIN

Junior AUREL

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