Les responsables du projet « Atlas de la torture » satisfaits des progrès réalisés au Togo

Après 18 mois d’activités caractérisées par des ateliers de renforcement de capacités des responsables pénitentiaires et de la justice, des activités de sensibilisation dans les milieux carcéraux suivies de libérations que quelques prisonniers et du désengorgement de certaines prisons du pays, les responsables du projet « Atlas de la torture » se sont dits « satisfaits » ce vendredi des progrès réalisés par le Togo.

Ils l’ont fait savoir ce soir à Lomé au cours d’une table ronde de clôture du projet « Atlas de la torture ».

Plusieurs personnalités parmi lesquelles l’ambassadeur d’Allemagne au Togo, le chargé d’affaires de la délégation de l’Union européenne, des représentants du ministre de la Justice et du ministre des Droits de l’Homme et de la Consolidation de la Démocratie, des membres de la délégation du projet « Atlas de la torture » et de l’Union chrétienne des jeunes gens (UCJG), ont assisté à cette cérémonie.

Au cours de la présentation du bilan du projet, il est à noter que les activités de sensibilisation dans les milieux carcéraux du pays ont favorisé la libération de 1.511 détenus dont 547 détenus libérés provisoirement et 533 définitivement libres.

Le président de l’UCJG Edem Sowu a d’abord remercié les responsables du projet et les partenaires techniques et financiers du Togo pour la confiance placée en eux dans la réalisation du projet.

« Au cours de la réalisation du projet, l’UCJG à accompagné les partenaires dans leurs activités. Nous avons préparé les différentes visites dans les milieux carcéraux et participé activement aux activités de renforcement de capacités. Il y a eu aussi une avancée dans le processus de mécanisme de lutte contre la torture qui a été intégré à la loi organique de la lutte contre la torture. Le gouvernement fait déjà de gros efforts dans la lutte contre la torture et je suis sûr que dans les années à venir, le Togo ne sera plus cité parmi les pays où existe la torture », a-t-il indiqué.

Selon Guido Carrara, le chargé d’affaires de la délégation de l’Union européenne au Togo, la défense de la dignité humaine, de la liberté, de l’Etat de droit et le respect des droits humains constituent les valeurs et éléments essentiels de l’Union européenne dont l’appui en faveur du Togo est toujours allé dans le sens de la défense et de la promotion de ces valeurs comme l’attestent bon nombre de projets financés par l’UE.

« Maintenant que l’Assemblée nationale togolaise vient d’être renouvelée, il apparaît primordial de procéder rapidement à l’adoption de la loi organique de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), validée dans un processus participatif et transparent pour rendre effectif le Mécanisme national de prévention (MNP) de la torture . D’autres éléments du cadre législatif nécessitent d’être adoptés en priorité. Je pense sur ce point à l’adoption de la carte judiciaire, au nouveau code pénal et à la procédure pénale », a-t-il insisté.

Il a enfin souhaité que le ministère de la Justice et le ministère des Droits de l’Homme disposent des ressources budgétaires nécessaires pour accompagner le processus de réforme et faire le suivi des recommandations des mécanismes internationaux de prévention de la torture, afin de continuer la lutte contre la crise humanitaire du système pénitentiaire.

« Le renforcement de la société civile dans le monitoring des lieux de détention et sa meilleure coopération avec le gouvernement sont encourageants. Je pense par exemple au développement de clubs juridiques par l’UCJG, ou aux formations sur les droits humains. Il est donc important que les ODDH et les autorités continuent à travailler ensemble dans la poursuite d’une amélioration des conditions carcérales », a-t-il ajouté.

Prenant la parole, le secrétaire général du ministre des Droits de l’Homme, de la Consolidation de la Démocratie Chargé de la Mise en Œuvre des Recommandations de la CVJR (représentant son ministre) après avoir remercié les partenaires du projet « Atlas de la torture » a indiqué que le gouvernement compte beaucoup sur la contribution des uns et des autres pour garantir une meilleure protection des droits de l’homme au Togo.

« Après avoir ratifié la quasi-totalité des traités internationaux en matière des droits de l’homme, le Togo est en train de prendre des mesures visant à incorporer dans son droit positif, les droits contenus dans les instruments ratifiés. C’est ainsi qu’en matière de torture, notre pays s’est engagé devant la communauté internationale en ratifiant la convention relative à la torture et son protocole facultatif. Ce qui impose au Togo de revisiter ses textes juridiques notamment le code pénal et le code de procédure pénal pour les rendre conforme aux standards internationaux », a-t-il souligné.

Rappelons que le projet « Atlas de la torture » a pour objectif d’assurer un suivi des recommandations émises en 2007 par le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture. FIN

Nicolas KOFFIGAN

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