Le livre de Blé Goudé, détenu à la CPI, interdit en Côte d’Ivoire

Le livre témoignage de l’ex-chef des « Jeunes patriotes » ivoiriens Charles Blé Goudé jugé pour crime contre l’humanité devant la CPI, a été interdit de vente en Côte d’Ivoire, a affirmé jeudi son avocat, Me Simplice Séri Zokou.

Intitulé: « De l’enfer, je reviendrai », le livre publié le 24 mars dernier par la maison d’édition française les Editions du moment, « vient d’être interdit en Côte d’Ivoire alors qu’il venait à peine d’y être enfin mis en vente après moultes difficultés » accuse Me Simplice Séri Zokou, un de ses avocats, dans un communiqué transmis à l’AFP.

« Les Groupes +Librairie de France+ et +Prosuma+ (FNAC) en charge de la diffusion en Côte d’Ivoire se sont ainsi vu notifier ce jour une décision verbale du Ministère (ivoirien) de l’Intérieur, portant interdiction de vente du livre sur toute l’étendue du territoire national ivoirien », poursuit le texte.

« La vente a été interdite, les plus chanceux ont pu avoir le premier stock » a confirmé à l’AFP un employé de la libraire de France au plateau, quartier des affaires d’Abidjan.

L’éditeur, représenté par Yves Derai et Me Zokou ont tous deux exprimé « leur surpriseface à cette décision gravement attentatoire à la liberté d’expression ».

Le ministère de l’Intérieur n’était pas joignable dans l’immédiat.

Le livre de 190 pages, écrit depuis la prison de La Haye dont où est incarcéré depuis deux ans, retrace les cinq mois de la crise postélectorale 2010-2011 qu’a traversée la Côte d’Ivoire suite au refus de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son adversaire Alassane Ouattara.
« De l’enfer, je reviendrai » est une série d’entretiens avec Me Simplice Séri Zokou, du barreau de Bruxelles.

Arrêté en janvier 2013 au Ghana après plus d’un an et demi de cavale, Blé Goudé a séjourné plusieurs mois dans les locaux de la DST (Direction de surveillance du territoire) à Abidjan, avant son transfèrement le 23 mars 2014 à la CPI.

Charles Blé Goudé et son mentor, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, comparaissent tous deux devant la CPI pour leur rôle présumé dans la crise postélectorale qui a fait 3000 morts et qui a connu son épilogue avec l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara et l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo en avril 2011.

SOURCE : AFP