Le « Koliko », la « friandise » des loméens (REPORTAGE)

Dans toutes les rues de Lomé, on a l’embarras du choix avec tous les restaurants « éphémères » qui prennent naissances sur les trottoirs ou dans chaque recoin d’un quelconque marché. Cuisine du pays, on se régale facilement pour quelques francs CFA.

Entre tous les plats togolais, il y en a bien un qui se distingue comme favori, c’est le « koliko », plat à base de frites d’ignames qui s’accompagne généralement de macaronis à la tomate, de morceaux de saucisse ou de poissons et surtout de sa sauce de piment. Plat renommé au Togo, il est conseillé à tous les touristes de passage de se laisser tenter par la saveur douce et croquante des frites d’ignames.

Simple voire pauvre d’aspect, les locaux en tout cas, ne s’en lassent pas. Mais pourquoi les papilles des Togolais se ravissent-ils donc spécialement pour ce plat ? Car si l’igname est l’un des légumes les plus prisés au Togo, il existe de nombreuses façons de le cuisiner. On en compte plus d’une centaine dont le non moins célèbre « foufou ».

Tout bonnement parce que ce plat nourrissant et goûteux défie toute concurrence pour son prix attractif : 100 F. CFA en moyenne contre 500 F. CFA pour le foufou. Un atout plus qu’important en ces temps de crise. L’autre raison est tout simplement par pure gourmandise, car tous se laissent tenter par ces croquants losanges d’ignames relevés d’une sauce bien épicée.

Un tubercule qui a la cote

Les amateurs se bousculent, l’eau à la bouche, devant le petit stand à l’huile qui chantonne comme aujourd’hui, jour de marché. Pourtant Christiane, la cuisinière n’affiche pas une mine réjouie. Même si le koliko est le « numéro un » des encas togolais, les affaires ne marchent pas si bien.

« Le gens ont l’air de moins manger, ils ont moins d’argent « , déplore-celle-ci la voix terne.

Surtout que le prix de l’igname augmente en saison des pluies, car ce n’est pas la saison des récoltes. Des écarts dans le budget qu’elle ne peut pas inclure dans le prix du plat avec le risque d’une perte de la clientèle.

Les clients sont pourtant au rendez-vous. Toute personne, tout âge confondu apprécie ces petites frites qui se mangent aussi très librement.

« J’aime manger ce plat qui est rapide et pas cher », confie un zemidjan.

« Tout le monde en mangent ici, petits et grands, ça plait beaucoup ! », lance une autre cliente gourmande.

Simple à réaliser, il suffit de patienter une dizaine de minutes pour le déguster. Il reste aussi un incontournable des plats familiaux. Quelle famille au Togo n’a jamais réalisé chez soi de koliko ? Histoire d’être sûr que l’assiette soit entièrement finie.

Une astuce aussi, pour faire plaisir aux chérubins qui se régalent du mets, plus la peine de passer forcément par des sucreries. Et lorsque l’on demande à un enfant au hasard quel est son plat préféré, on connait déjà la réponse. Avec une réputation qui s’étend à l’internationale, le koliko est à Lomé ce que le jambon-beurre est à Paris. FIN

Johana Caruso (stagiaire)

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