Le gouvernement et sa majorité ne « participeront pas à des tentatives de relance du dialogue », avertit Gilbert Bawara

Gilbert Bawara, ministre de la fonction publique.

Le comité de suivi des recommandations contenues dans la feuille de route de la Cédéao a entamé ce lundi à Lomé, sa première réunion, rencontre visant à « faire une évaluation de la mise en œuvre » du contenu de ce document.

Mais déjà, le gouvernement et sa majorité avertissent: Pas de « manœuvres pour enliser le pays dans des discussions interminables ».

« La feuille de route ne nécessite pas des interprétations ou des développements superflus », a souligné Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique), dans un entretien à nos confrères de Togobreakingnews.

Composé des représentants des deux facilitateurs (présidents ghanéen et guinéen) et de la commission de la Cédéao, le comité de suivi de la Cédéao a échangé ce lundi avec les représentants de la coalition, du parti au pouvoir et du gouvernement. Selon des sources proches de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, plusieurs sujets ont été abordés. Et les travaux doivent reprendre mardi, avec à la clé, un communiqué à la fin des débats.

« Le président de la commission de la Cédéao et le représentant du facilitateur ghanéen nous ont expliqués ce qui a été fait depuis notre dernière rencontre. Il a été question du recrutement d’experts électoraux, experts en droit constitutionnel, experts en observation électorale, experts en audit de fichier électoral », a confié Jean Pierre Fabre (chef de file de l’opposition).

A en croire ce dernier, la question de la Céni (Commission électorale nationale indépendante), chargée d’organiser et de superviser les législatives du 20 décembre (conformément à la feuille de route de la Cédéao), sera réglée par les deux facilitateurs.

 

Non aux « tentatives de relance du dialogue »

 

« Le gouvernement et sa majorité n’entendent pas participer à des débats sans objet qui participeraient davantage à des tentatives de relance du dialogue ou de recommencement des discussions sur des sujets déjà tranchés par le sommet du 31 juillet 2018 », a averti Gilbert Bawara.

Selon le ministre, les délégations du gouvernement et de la majorité « souhaitent contribuer à la sérénité et au bon déroulement des travaux », raison pour laquelle « les membres de la majorité se sont abstenus de toute déclaration ou réaction à l’issue de la séance de ce lundi, pour ne pas participer à des controverses ou polémiques inutiles ».

« D’autant plus que les interventions du ministre Kan-Dapaah et du président de la Commission de la Cédéao et, surtout, les actions et mesures concrètes qui ont été présentées pour appuyer et soutenir la mise en œuvre de la feuille de route et des décisions des chefs d’Etat sont d’une clarté et d’une précision qui n’appellent pas de commentaires », a précisé le ministre.

Pour M. Bawara, des décisions et recommandations sans équivoque ont été adoptées au niveau des chefs d’Etat et le rôle du Comité de suivi consiste à évaluer l’état d’avancement et le niveau d’exécution de cette feuille de route, et à appuyer et accompagner leur respect et application.

Le pouvoir, a-t-il poursuivi, dira et réaffirmera mardi, lors des travaux, ce qu’il pense et continuera d’agir dans un esprit d’ouverture et de responsabilité.

Mais pour le moment « tout se passe convenablement, et dans une ambiance conviviale et de fraternité », a-t-il souligné.

« Je n’ai aperçu aucune animosité ni tension particulières ni entre les acteurs togolais entre eux ni vis-à-vis des représentants de la Cédéao et des Facilitateurs qui nous apportent leur précieux concours ».

« Tout le monde est conscient des enjeux et de la portée déterminante des décisions de la Cédéao. Ce n’est pas pour autant un motif qui nous conduirait à nous tirailler dans la salle de réunion », a-t-il conclu.

Rappelons qu’à l’ouverture des travaux ce lundi, Jean-Claude Kassi Brou a réaffirmé la disponibilité de la Commission de la Cédéao à tout « mettre en œuvre, afin d’accompagner les facilitateurs dans la réalisation des actions prévues notamment les réformes constitutionnelles et l’organisation d’élections consensuelles, équitables et démocratiques d’ici le 20 décembre 2018, tel que recommandé dans la feuille de route ».

« Nous savons que les togolais et togolaises de toutes catégories socio-professionnelles, ainsi que la région ouest-africaine attendent que ces assises permettent de faire avancer l’ensemble des réformes, afin de consolider la démocratie et l’État de droit pour permettre l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles et de maintenir l’harmonie et la cohésion entre les différentes composantes de la société togolaise », a précisé le président de la Commission de la Cédéao. FIN

Edem Etonam EKUE