Le Burkina pourrait juger Compaoré « avant la fin de la transition »

La Haute Cour de justice du Burkina veut commencer à juger « avant la fin de la transition », les affaires relatives à l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, accusé de « haute trahison », et à ses anciens ministres, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Les députés du parlement intérimaire burkinabè ont voté le 16 juillet la mise en accusation de M. Compaoré devant la Haute Cour de justice pour « haute trahison » et « attentat à la Constitution ». Mais des députés pro-Compaoré ont saisi la Cour constitutionnelle pour demander l’annulation de cette décision.

« Avant la fin de la transition, on doit pouvoir juger les premiers dossiers », a affirmé le procureur général de la Cour de cassation, Armand Ouédraogo, lors d’une conférence de presse.

Le haut magistrat burkinabè n’a pas donné de détails sur le nombre de dossiers susceptibles d’être jugés d’ici à la fin de la transition. Celle-ci doit intervenir à l’issue d’élections présidentielle et législatives dont le premier tour est prévu le 11 octobre.

Le régime de « transition » dirigé par le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida avait été mis en place après la chute de Blaise Compaoré, renversé par une insurrection populaire le 31 octobre 2014.

M. Ouédraogo a toutefois précisé que la Haute Cour de justice avait reçu « le 4 août » du Conseil national de la transition (le parlement intérimaire) les dossiers de mise en accusation du président Blaise Compaoré et de l’ensemble de son gouvernement et avait déjà mis en place des commissions composées de trois magistrats de grade exceptionnel pour les instruire.

« Les décisions qui seront rendues par la Haute Cour de justice seront insusceptibles de recours », a-t-il indiqué, précisant que « une fois que le Conseil constitutionnel aura statué, nous nous conformerons à ses décisions ».

Créée en 1995 sous le régime de M. Compaoré, la Haute Cour de justice était restée inactive.

Elle est la juridiction habilitée à juger le chef de l’État burkinabè en exercice ou pour des actes commis alors qu’il était au pouvoir et relevant de « haute trahison, d’attentat à la Constitution ou détournement de deniers publics ».

Mi-avril, la juridiction a été réactivée, avec le renouvellement de ses 9 membres.

SOURCE : AFP