La lutte contre les faux médicaments : Le sujet au menu de la 72è session du comité régional de l’OMS pour l’Afrique

Le Togo et ses partenaires (Fondation Brazzaville et l’Organisation mondiale de la santé/OMS) ont fait mardi à Lomé, le point point sur les différentes avancées dans le cadre de la lutte contre les faux médicaments.

La rencontre s’est déroulée en marge de la 72è session du comité régional de l’OMS pour l’Afrique. Parmi les intervenants de haut niveau : Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus (Directeur général de l’OMS), Dr Matshidiso Rebecca Moeti (Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique), Minata Samaté Cessouma (commissaire en charge de la santé, des affaires humanitaires et du développement social de l’Union africaine) et Pr Moustafa Mijiyawa (ministre togolais de la santé).

Objectifs de cette rencontre : actualiser et les meilleures pratiques mises en œuvre pour lutter contre les médicaments de qualité inférieure et falsifiés dans les pays africains, inviter les ministres présents à optimiser la coordination de la lutte contre ces médicaments niveau du continent et à faire des recommandations dans ce sens.  

Un appel a été une fois encore lancé à l’endroit des autres pays du continent, les invitant à rejoindre la lutte en ratifiant le traité de l’Agence Africaine du Médicament.

« Le réseau des faux médicaments ou de qualité inférieure est étroitement lié à d’autres réseaux », a souligné le ministre togolais de la santé Prof. Moustafa Mijiyawa.

Ce dernier a rappelé la nécessité d’une approche coordonnée et multisectorielle pour mener une lutte beaucoup plus efficace comme ce qui se fait au Togo.

En janvier 2021, sept pays africains (Togo, Congo-Brazzaville, Ouganda, Niger, Sénégal, Ghana, Gambie) se sont engagés à criminaliser le trafic des faux médicaments, en introduisant « des lois et sanctions pénales » dans leurs juridictions, dans le cadre de l’Initiative de Lomé.

La rencontre tenue à Lomé avait pour objectif d’inciter d’autres États à apporter une « réponse collective à cette crise panafricaine ».

Une étude réalisée en 2019 indique que seuls 10 à 30 % des médicaments consommés en Afrique subsaharienne sont fabriqués localement.

De 75 milliards de dollars US en 2010, le chiffre d’affaires du trafic des produits médicaux falsifiés est évalué à 200 milliards de dollars en 2014.

Le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé était une fois encore revenu sur le sujet lundi dernier, à l’ouverture de la 72è session du comité régional de l’OMS pour l’Afrique.

La déclaration de Lomé, a-t-il souligné, vise à mettre en œuvre des plans nationaux de lutte contre les médicaments de qualité inférieure et falsifiés, à travers une action coordonnée des pouvoirs publics et du secteur privé. 

« En rappelant que près de la moitié des signalements de trafic proviennent d’Afrique subsaharienne, et -pire- que plus de cent mille (100.000) décès d’enfants de moins de cinq ans chaque année seraient liés à l’utilisation d’antipaludéens de mauvaise qualité, je plaide pour que nous soyons rejoints dans cette lutte par l’ensemble des autres pays qui n’ont pas encore adhéré à l’initiative», a lancé Faure Gnassingbé.

« L’engagement pour la santé est pour nous une responsabilité, mais elle est surtout, pour nos sociétés, la clé qui ouvre les portes de l’harmonie, du progrès et de la prospérité », a-t-il ajouté.

Rappelons que le Togo est l’un des pays pionniers à avoir modifié son code pénal dès 2015 en matière de trafic de faux médicaments. La peine encourue par les trafiquants est désormais de 20 ans de prison et l’amende est fixée à 50 millions de francs CFA. FIN

Chrystelle MENSAH/Rédaction