La LTDH condamne « l’assignation constante à résidence » de Jean Pierre Fabre

La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) a dans une déclaration rendue publique, condamné « l’assignation constante à résidence » de Jean Pierre Fabre, le président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), l’une des grandes formations politiques de l’opposition.

Dans cette déclaration transmise à l’Agence Savoir News, la LTDH « tient à rappeler que la condition de l’opposition et son respect sont et demeurent la vertu cardinale et le critère le plus sûr auquel on reconnaît un régime démocratique ».

« Depuis plus d’un mois en effet et tous les jeudis, des voitures à bord desquelles se trouvent plusieurs agents de sécurité se positionnent dans certains endroits du quartier de Kodjoviakopé, particulièrement sur les rues débouchant sur le domicile de M.Fabre, dans le but d’empêcher ce dernier de sortir de sa maison pour participer aux marches de protestation organisées par le FRAC et de disperser ses militants. On assiste à des tirs systématiques de grenades lacrymogènes, même jusqu’au domicile de M.Fabre », souligne la LTDH.

« Le jeudi, 30 juin 2011, alors que M.Fabre a réussi à sortir de sa maison à pied, il sera rattrapé par les agents de sécurité à hauteur de l’Hôtel PALM BEACH où il essuiera des gaz lacrymogènes tirés à bout portant sur sa personne. Il n’a dû son salut qu’en se réfugiant au sein dudit hôtel », poursuit la déclaration.

Selon la LTDH, « le rubicond a été franchi le jeudi, 07 juillet 2011 lorsque dans les mêmes circonstances, des tirs de grenades lacrymogènes ont été dirigés contre le domicile de M.Fabre, voire jusque dans son salon ».

« Dans les deux cas de figure ici relatées, la LTDH qui avait ses observateurs sur le terrain, a été effectivement alertée et a immédiatement porté l’information à la connaissance du Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile qui a dit prendre des mesures en vue d’éviter de tels évènements par l’avenir », poursuit la LTDH.

Pour la Ligue, « de tels comportements antidémocratiques de la part des agents de sécurité constituent de graves violations des droits humains, tels que la liberté d’aller et de venir, le droit de tout citoyen de circuler librement, le droit à l’inviolabilité du domicile, celui de l’inviolabilité de la personne humaine qui induit le droit à l’intégrité physique, droits garantis par les articles 13, alinéa 1er de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et 13, 20, 21, 22 de la Constitution togolaise du 14 octobre 1992 qui disposent en substance que +tout citoyen togolais a le droit de circuler librement+ ».

La LTDH invite le « Gouvernement togolais, particulièrement les Ministres de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales, de la Sécurité et de la Protection Civile :

 Pour le premier, à faire une application juste et de bonne foi de la Loi sur la liberté de réunion et de manifestation ;

 Pour le second, à assurer à M. Jean-Pierre FABRE la libre circulation et l’intégrité physique inhérentes à sa double qualité de personne humaine et de citoyen togolais ».

La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme invite également « tous les défenseurs des droits humains, toutes les organisations de la société civile ainsi que tous les citoyens soucieux du respect des droits humains dans notre pays à se mobiliser en vue de contraindre les pouvoirs publics togolais à se plier aux principes élémentaires de la démocratie et de l’Etat de droit ».

Créée en octobre 2010, l’ANC est l’une des grandes formations de l’opposition togolaise, dirigée par d’anciens responsables de l’Union des Forces de Changement (UFC, principal parti d’opposition) dont M.Fabre.

Edem Etonam EKUE

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