Kpalimé : Le rapport de l’étude sur les pratiques de recrutement d’étrangers pour le marché local et de Togolais pour le marché international en cours de validation

La table d'honneur à l'ouverture de la rencontre

Le rapport de l’étude sur les pratiques de recrutement d’étrangers pour le marché local et de Togolais pour le marché international est en cours de validation par les différentes parties prenantes en atelier de deux jours, depuis mercredi à Kpalimé.

Initiée par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), en partenariat avec l’Agence Nationale pour l’Emploi, cette rencontre a reçu l’appui technique et financier du gouvernement américain, dans le cadre du Programme pluriannuel sur la gestion des migrations en Afrique.

L’objectif de l’atelier est de partager les résultats provisoires de l’étude avec les différentes parties prenantes et de recueillir leurs amendements en vue de rendre disponible un rapport final. 

Il s’agit au cours de cette rencontre, de présenter les principaux résultats de l’étude aux parties prenantes ; procéder à la relecture et à l’amélioration du rapport dans le cadre de travaux en commissions et de proposer des amendements au rapport provisoire.

Ce rapport, est un document de 97 pages qui prend en compte les grandes articulations suivantes, notamment le cadre général de l’étude, le profil migratoire du pays, la pratique de recrutement international ; la gestion de la migration de main d’œuvre, les cadres nationaux, internationaux, régionaux et bilatéraux relatifs à la migration de main d’œuvre ; les principaux obstacles au recrutement éthique de la main d’œuvre et de protection des travailleurs migrants. Il y a aussi des recommandations précédées d’une conclusion.

Ce rapport comporte également, une liste des personnes rencontrées, celle des représentations diplomatiques à l’extérieur, ainsi que quelques récits de vie de migrants, des candidats à la migration et de migrations irrégulières.

Cette étude a permis de réaliser une analyse situationnelle des pratiques de recrutement international au Togo à l’aune des textes juridiques nationaux et internationaux en matière du droit de travail et des droits humains.

Il a été question de documenter les connaissances des différentes parties prenantes (les administrations publiques, le Privé, les syndicats de travailleurs, les ONG, OSC), sur les diverses pratiques et modèles de recrutement et de proposer, à la lumière des résultats de l’analyse, des actions de renforcement des capacités des institutions dans la gestion de la migration professionnelle.

Les résultats de cette étude, permettront de disposer des données nécessaires pour mieux orienter et canaliser les actions du projet et en particulier planifier les actions de renforcement des capacités des acteurs concernés par la migration professionnelle au Togo.

« Cette étude qui porte sur les pratiques de recrutement d’étrangers pour le marché local et de Togolais pour le marché international s’inscrit dans la perspective de promouvoir la migration professionnelle de façon régulière et ordonnée », a souligné Comlan Edmond Amoussou (directeur général de l’Agence Nationale pour l’Emploi).

L’ANPE dans sa mission de promotion de l’emploi au plan national et international, s’investit depuis près de trois ans sur les questions liées à la migration professionnelle, a-t-il précisé.

Pour Etienne Banga (chargé de Bureau de l’OIM au Togo), la régulation et la surveillance des pratiques de recrutement constituent une question centrale pour la réussite de tout projet de mobilité professionnelle.

«Il est de notoriété que tout recrutement local ou international doit s’effectuer dans un cadre et dans des conditions qui respectent, protègent et mettent en œuvre les droits de l’homme reconnus sur le plan international, y compris ceux exprimés dans les normes internationales du travail», a-t-il souligné.

Les données existantes tendent à indiquer que la plupart des recrutements internationaux se font de manière non éthique, mettant en danger aussi bien les travailleurs migrants que les employeurs, a-t-il ajouté.

Ce dernier a regretté qu’une bonne partie de ces déplacements, facilités par les services publics de l’emploi, des agences de recrutement privées, des réseaux familiaux, sociaux et même criminels, s’effectuent dans des conditions contraires aux principes fondamentaux des droits de l’homme.

Il a invité les participants à orienter leurs énergies vers la consolidation des résultats et recommandations qui doivent servir de levain aux efforts en cours et à venir afin d’assurer une plus efficacité et une meilleure réussite au projet.

En rappel, le programme pluriannuel sur la gestion des migrations a pour objectif de promouvoir la migration professionnelle à travers des pratiques de recrutement responsables tout en améliorant la protection des travailleurs migrants et en réduisant simultanément les cas de traite et d’exploitation des êtres humains, notamment le travail forcé et l’exploitation sexuelle vers différentes destinations.

Le programme se propose d’améliorer les connaissances des différentes parties prenantes (les administrations publiques, le Privé, les syndicats de travailleurs, les ONG, OSC), sur les modèles et pratiques de recrutement à l’aune des textes juridiques nationaux et internationaux en matière du droit de travail et des droits humains. FIN

De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE