Kpalimé, la ville chouchou des « yovo » (REPORTAGE)

Petit est le Togo, grand est-il par sa richesse. Même si le blanc (Yovo en langue ewé) se fait rare dans ce pays de l’Afrique de l’ouest, on peut largement en trouver dans la ville de Kpalimé (environ 120 km au nord deLomé) où ils sont nombreux à déambuler dans ces rues du petit centre-ville. Situé à 1h30 de route en taxi de Lomé, c’est un incontournable à mettre dans son parcours pour tout touriste. La question qui se pose, c’est pourquoi préfère-t-on cette ville un peu reculée à la capitale ?

La réponse est multiple. Kpalimé veut dire « carrefour » en langue Ewe. Une dénomination due à son implantation à proximité avec le Ghana voisin. Bien nommée donc avec tous les atouts que la petite ville offre aux touristes.

Chaleureuse, accueillante, elle ne possède en rien le rythme stressant de Lomé. Rasta men, joyeuse musique s’échappant des petites échoppes, petits marchés jalonnent les ruelles et participent à son charme pittoresque.

Un climat moins étouffant offre une douceur de vivre à ses occupants. L’afflux de touristes apporte un pécule nécessaire, si ce n’est primordial à l’économie de la ville. L’auberge Domino n’a pas à se plaindre : « c’est en été que l’on a le plus de touristes », déclare la gérante.

Au jour du 24 septembre, 6 chambres sur 13 de son auberge sont occupées par des touristes. En clair, plus de 50% de son chiffre d’affaires. Plus qu’un apport, les touristes sont une manne.

Tourisme associatif

Au « carrefour », il va falloir faire son choix. Mais quelle que-soit la direction, c’est toujours la bonne. On peut choisir la voie culturelle et faire un détour au centre artisanal.

Visite du collège où l’on peut acheter les pièces fabriquées par les élèves et les artisans. Même si l’on ne craque pas, c’est un régal pour les yeux, en passant par la traditionnelle chaise de bois sculptée ou aux pièces de macramé.

Rare sont ceux qui ne craquent pas et ne repartent pas avec un souvenir. Ce serait une belle erreur.

Réputée pour ses artisans, la ville regorge d’œuvres d’art quel que soit le domaine. La nuit tombée, la température monte dans les bars de la petite ville loin d’être calme. Des ambiances surchauffées qui peuvent s’éterniser jusqu’au petit matin. Et ce n’est pas une averse qui freinera la frénésie du dance-floor.

Dans la boîte « L’Impériale », la fête bat son plein malgré le déluge. Dance-floor justement piétiné par une grande majorité de « yovo » ! Si bien que l’on se serait presque cru en France.

En dehors de la ville, la ballade en zémidjans (conducteurs de taxi-moto) loués pour quelques francs CFA amènent le plus souvent les touristes aux cascades avec la plus proche, celle de Kene Tsavie à environ 30 km, sur la route d’Atakpamé. Et c’est bien elle qui remporte tous les suffrages. Il n’est pas étonnant de trouver des touristes profitant des eaux rafraîchissantes.

Pour Anna, Anne et Lisa, jeunes volontaires allemandes âgées d’une vingtaine d’années, l’endroit est idyllique.

« Ici, on ne connaissait pas. C’est grâce à notre responsable de l’association qui nous l’a fait découvrir », confie Anna.

L’intéressé répond au nom de Georges, représentant de l’association ADISH (Aide humanitaire aux enfants défavorisés).

« Les gens viennent ici pour la beauté des cascades, le centre culturel, aussi pour le pic d’Agou pas loin », renseigne-t-il.

Mais s’il y a un aussi grand nombre de « yovo », c’est surtout grâce à une myriade d’associations présentes à Kpalimé et ses environs.

De nombreux petits villages avoisinants démunis ont besoin d’aide en toute sorte.

« A la saison des pluies, on fait pas mal de chantiers dans les écoles maternelles notamment », précise Georges.

Environ 90% des touristes présents sont surtout là pour donner de leur temps tout en profitant de l’agréable panorama.

Du tourisme oui, mais sous le signe de la solidarité. N’est-ce pas la plus belle façon de visiter un pays en lui donnant un coup de pouce? FIN

Johana Caruso (stagiaire)

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