Social: La situation des personnes handicapées au centre d’une conférence à Kpalimé

Les responsables de l'UHPPVDS de Kloto, lors de la rencontre

La ville de Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé) a abrité lundi, une rencontre de sensibilisation du public sur la situation des personnes handicapées dans le Kloto au Togo et dans le monde, initiative de l’Union des Handicapés Physiques et des Personnes Valides pour le Développement Social (UHPPVDS) en collaboration avec la Fédération Togolaise des Associations de Personnes Handicapées (FETAPH).

Organisée avec l’appui financier de PRODED/GIZ, cette activité s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée internationale des personnes handicapées célébrée le 3 décembre de chaque année depuis 1992 et coïncide avec les 20 ans de la création de l’UHPPVDS.

Cette célébration vise à promouvoir les droits et le bien-être des personnes handicapées dans toutes les sphères de la société et du développement et à accroître la sensibilisation à leur situation particulière dans tous les aspects de la vie politique, sociale, économique et culturelle.

Abel Amégasi (secrétaire de l’UHPPVDS) dans son intervention, a passé en revue les conditions dans lesquelles les personnes handicapées vivent au quotidien et a rappelé au public que le handicap fait partie de la condition humaine.

« Tout le monde souffrirait d’un handicap temporaire ou permanent à un moment donné de la vie. Malgré cela, peu de pays ont des dispositifs adéquats pour répondre pleinement aux besoins des personnes handicapées », a-t-il souligné en invitant les autorités à prendre en compte les droits des personnes handicapées dans les politiques de développement.

L’inclusion du handicap selon lui, est un aspect essentiel du respect des droits humains, du développement durable, de la paix et de la sécurité et est inscrite dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, à savoir ne laisser personne de côté.

« L’engagement pour la réalisation des droits des personnes handicapées n’est pas seulement une question de justice mais un investissement dans notre avenir commun » a-t-il précisé.

En poursuivant avec les inégalités préexistantes qui révèlent l’ampleur de l’exclusion au sein des personnes handicapées, M.Amégasi a souligné que la crise mondiale liée à la Covid-19 montre combien l’inclusion du handicap est indispensable. Les personnes en situation de handicap comptent aussi parmi les plus durement touchées par la crise actuelle, en termes de décès.

Exposées à un risque élevé de pauvreté, de violence…

« En temps normal, les personnes en situation de handicap ont un accès moindre que quiconque aux soins de santé, à l’éducation, à l’emploi ou à la vie sociale. Étant exposées à un risque élevé de pauvreté, de violence, de négligence ou d’atteintes,  la situation des  personnes en situation de handicap n’a fait qu’aggraver pendant cette période de crise de covid-19 » a-t-il ajouté.

« En tenant compte du handicap, la riposte et la relance serviront mieux l’intérêt commun, car elles endigueront de façon plus systématique la propagation du virus et permettront de reconstruire sur des bases meilleures. L’inclusion du handicap rend les systèmes plus souples et mieux à même de s’adapter aux situations complexes, en ciblant les personnes les plus à la marge avant toutes autres », a-t-il souhaité.

Paul Dzikonado Ocloo (Directeur exécutif de UHPPVDS)  a de son côté parlé de la perception que les gens ont du handicap. Depuis le temps des ancêtres et leurs croyances, à la colonisation et à l’indépendance, cette perception a évolué au fil de l’histoire.

« La classification du handicap est considérée comme une déficience qui correspond à toute perte de substance ou altération d’une fonction ou d’une structure psychologique, physiologique ou anatomique. Il y a aussi l’incapacité qui correspond à toute réduction partielle ou totale de la capacité d’accomplir une activité et le désavantage qui est associé à la dimension sociale. Et enfin la déficience ou de l’incapacité qui limite ou interdit l’accomplissement d’un rôle considéré comme normal », a-t-il expliqué.

Il a ensuite présenté la Fédération Togolaise des Associations de Personnes Handicapées (FETAPH) qui est un réseau d’associations de la société civile, travaillant sur la thématique du handicap au Togo.

Akou Koffi Enyo (secrétaire adjoint du conseil d’administration de l’UHPPVDS), a présenté la vision, les objectifs, les domaines d’intervention, et les missions de cette structure des personnes handicapées de Kloto.

La célébration s’est poursuit avec une projection de film sur la situation des personnes handicapées « intitulé la discrimination dont sont victimes les personnes handicapées » et des émissions radios. FIN

De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE