Journée internationale de la jeunesse: Mme Victoire Tomégah-Dogbé invite la jeunesse à prendre « la mesure des risques possibles qui entourent l’aventure de l’émigration » (PAPIER D’ANGLE)

Mme Victoire Tomégah-Dogbé, ministre du développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes a invité ce dimanche, la jeunesse togolaise à prendre « la mesure des risques possibles qui entourent l’aventure de l’émigration, surtout quand elle est clandestine ».

Cet appel de la ministre intervient la veille de la célébration de la quinzième journée internationale de la jeunesse. Depuis 1999, la communauté internationale célèbre chaque année, le 12 août, la journée internationale de la jeunesse. L’institutionnalisation de cette journée marque la volonté de la communauté internationale et des gouvernements de placer les préoccupations des jeunes au cœur de leurs politiques de développement.

Principal thème retenu cette année: « jeunesse et migration: faire bouger le développement ». Au moins 214 millions de migrants internationaux dont 10 % de jeunes sont enregistrés chaque année, affichent les récentes statistiques des Nations Unies. Les raisons qui poussent les jeunes à émigrer sont nombreuses: les uns fuient les persécutions, d’autres veulent échapper aux difficultés économiques.

Selon la ministre du développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, le thème retenu cette année, nous interpelle tous à plus d’un titre et nous invite à réfléchir sur les enjeux et les défis que pose aujourd’hui la problématique de la migration des jeunes, cette couche vitale et précieuse de la société.

« Lorsqu’on sait par exemple qu’en 2010, on estimait à travers le monde à environ 27 millions le nombre de jeunes migrants internationaux, il n’est plus besoin de démontrer la pertinence du thème retenu pour cette année », a souligné Mme Tomégah-Dogbé.

Pour elle, le thème choisi cette année nous convie à agir sur les « déterminants de la migration des jeunes pour faire de celle-ci un atout pour le développement aussi bien au niveau national que dans les communautés d’accueil ».

« L’examen de la migration des jeunes renvoie à plusieurs causes : études, conflits sociaux, catastrophes naturelles par exemple, mais c’est surtout le chômage (recherche d’une meilleure situation professionnelle et de revenu décent) et le goût de l’aventure qui nourrissent la pulsion migratoire des jeunes notamment dans sa forme clandestine. Il est reconnu que certains jeunes migrants arrivent à trouver de meilleures opportunités qui leur permettent de contribuer au développement de leurs communautés et de la société au sens large », a indiqué la ministre.

« Dans ce cas, la migration peut représenter un facteur positif dans le cadre du développement d’un pays à travers le rapatriement des fonds des émigrés et aussi par la capitalisation des compétences et expériences des migrants de retour. Cependant, il n’en demeure pas moins vrai que de nombreux jeunes émigrés s’exposent aussi à des risques et peuvent se retrouver dans des situations inacceptables, victimes de la discrimination ou exploités, surtout quand ils sont en situation de migrants clandestins ou sans qualification professionnelle », a fait remarquer Mme Tomégah-Dogbé.

Ces difficultés se trouvent exacerbées par la crise économique et financière dont le monde est actuellement le théâtre. De plus, les migrants sont souvent accusés par les communautés et les hommes politiques locaux d’enlever des emplois à la population, ce qui les expose d’autant plus à la discrimination. Il arrive aussi que des jeunes laissés sur place par leurs parents lorsque ceux-ci ont émigré doivent affronter des problèmes psychologiques et sociaux et deviennent plus vulnérables.

« C’est pourquoi, il nous faut donc prendre davantage conscience des nombreuses difficultés que les jeunes migrants rencontrent au quotidien, bien qu’elles ne soient pas forcément les mêmes pour tous au même titre: une grande précarité au plan matériel (nourriture, entretien personnel, logement) et des difficultés d’accès aux soins, peu et parfois pas du tout de travail, et un travail mal rémunéré, l’attitude inamicale d’une bonne partie de la population locale un sentiment d’abandon et d’isolement », a poursuivi la ministre.

Elle a mis un accent particulier sur les multiples initiatives du gouvernement prises par le gouvernement en vue de promouvoir le développement humain et d’accroître les opportunités d’accès des jeunes à l’emploi et à un revenu pour lutter contre la pauvreté et la précarité.

« Dans cette perspective, le ministère du développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, s’emploie à créer pour toutes les catégories de jeunes (filles et garçons) des conditions favorables pour faire de nos cités et des zones rurales des eldorados sur place afin de lutter contre l’émigration surtout clandestine de nos jeunes, des projets et programmes ont été initiés pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes de notre pays », a-t-elle relevé

Mme Tomégah-Dogbé est allé loin en citant les programmes et projets les plus importants mis en place notamment le Programme de Promotion du Volontariat National au Togo (PROVONAT) qui à ce jour, a mobilisé près de 3.000 volontaires nationaux et mobilisera encore dans les jours à venir une nouvelle vague de plus de 750 jeunes, le Programme d’Appui à l’Insertion Professionnelle des Jeunes Artisans (PAIPJA) destiné encourager et à faciliter l’insertion des jeunes diplômés de la formation professionnelle et qui a déjà permis l’accompagnement de 2.040 jeunes en deux ans, le Programme d’Appui au développement à la base (PRADEB) d’un montant global de plus 6 milliards de francs qui favorisera à termes la création de plus de 3.500 emplois directs durables principalement en milieu rural et péri-urbain et le Programme de développement des filières des plantes à racines et tubercules (PRT) dont plus de 5.000 jeunes organisés en groupement en sont bénéficiaires sur tout le territoire national.

Elle n’a pas oublié l’opérationnalisation du Fonds d’Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIEJ) – mis en place pour résoudre les problèmes d’accès des jeunes au financement pour booster l’auto emploi par la création de petite et moyenne entreprises – et la formulation du plan stratégique pour l’emploi des jeunes dont le document d’orientations sera d’ailleurs soumis pour validation au cours d’un atelier le 13 août à Tsévié. Ce chantier aura un impact significatif en ce qui concerne la réduction du chômage et l’accès au revenu

La ministre a salué les différents partenaires au développement du Togo qui ont « fortement soutenues » ces différentes initiatives qui devront permettre de standardiser les jeunes dans leurs communautés et les intégrer dans le développement économique et sociale.

« Pour appuyer les actions déjà entamées par le gouvernement, l’Etat a besoin de la nécessaire contribution des partenaires que sont les entreprises privées, les collectivités locales et les jeunes eux-mêmes à travers leurs associations etc. en vue d’accroître leur impact. C’est dans cette synergie et l’implication forte de tous dans un but commun que résident les chances de réussite du développement local et la création d’espoir susceptibles d’atténuer les flux migratoires des jeunes », a-t-elle souligné.

Elle a, pour finir, exhorté les jeunes à s’engager « à mieux faire face aux défis multiples en cultivant davantage l’esprit de créativité et d’innovation » à saisir « toutes les opportunités » qui sont de plus en plus offertes par l’Etat pour construire leur insertion économique et contribuer au développement du pays. FIN

Junior AUREL

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