Journée de l’enfant africain : La commémoration marquée par une marche des enfants à Cotonou (REPORTAGE)

La journée de l’enfant africain a été commémorée ce jeudi, célébration placée sous le thème : « Conflits et crises en Afrique : Protégeons les droits des enfants ». A Cotonou, la journée a été marquée par une marche populaire des enfants, initiative des organisations de défense des droits des enfants, en partenariat avec l’UNICEF, l’UNFPA et l’ABPF (Association Béninoise pour la Promotion de la Famille).

« Tolérance zéro au mariage des enfants. Non au mariage précoce et forcé des filles, Oui au maintien des filles à l’école, Oui à la scolarisation des filles », scandaient les +marcheurs+ tout le long du trajet pour dénoncer les abus faits aux filles.

Partis de la place des martyrs, les +marcheurs+ — pour la plupart des enfants, avec de bandeau blanc au front — ont sillonné certaines artères de la capitale économique béninoise, avant de chuter à la place l’Etoile rouge.

Sur des pancartes, on pouvait lire : « Tolérance zéro, au mariage des enfants ». Au milieu ces enfants : Mme Adidjatou Mathys, ministre du travail, de la fonction publique et des affaires sociales.

Déjà la veille, cette dernière a invité toutes les composantes de la société, notamment les décideurs au plus haut niveau, les élus locaux, les garants de la tradition, les leaders religieux, les parents à œuvrer pour mettre fin au mariage des enfants au Bénin.

Selon les récentes statistiques, 1 enfant sur 10 (âgé de moins de 15 ans) et 3 enfants sur 10 (de moins de 18 ans), sont en situation de mariage au Bénin. D’où l’importance du thème choisi par les autorités béninoises : « Accélérons nos efforts, en vue de l’élimination du mariage des enfants ».

Selon la ministre, ce thème revêt un cachet particulier, du fait qu’elle coïncide avec l’anniversaire de l’adoption de la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant.

« Le choix de ce thème se justifie donc par l’actualité sur le continent, dominée par les conflits politico-ethniques, la répression armée, le terrorisme, les violences de tout genre exercées sur les familles et les enfants, et qui ne sont pas sans conséquences sur les Etats voisins dont le Bénin », avait souligné Mme Adidjatou Mathys.

Bien qu’étant à l’abri des conflits ouverts, a poursuivi la ministre, le Bénin est cependant sujet à événements sociaux tels que les abus sexuels et le mariage des enfants.

« Une pratique en pleine expansion, à conséquences équivalentes parfois à celles des guerres et qui compromet dangereusement l’avenir de la jeunesse. C’est pourquoi le gouvernement propose à tous les acteurs pour la protection de l’enfant, de continuer les réflexions en organisant les panels de discussions à la télévision et la radio, sur l’élimination du mariage des enfants », avait-elle souligné.

« Nous allons pouvoir parvenir à une tolérance zéro d’ici quelques années », a déclaré à l’Agence Savoir News Mme Adidjatou Mathys au milieu de la foule.
Abondant dans le même sens, la représentante résidente de l’UNICEF, Anne Vincent a réitéré l’engagement de son institution à œuvrer davantage à l’épanouissement de l’enfant africain.

Mettant un accent particulier sur les risques du mariage précoce sur les enfants surtout sur la jeune fille, Éléonore Soglohoun, spécialiste à la protection de l’enfant à l’UNICEF, a de son côté, invité les parents à analyser les conséquences de ce fléau (mariage forcé).

Rappelons que la journée de l’enfant africain est un événement annuel qui commémore le massacre des enfants de Soweto de 1976 par le régime de l’apartheid.

Les coalitions de l’action mondiale contre la pauvreté ont choisi cette occasion pour en faire la journée africaine du +bandeau blanc+ et pour faire une demande régionale auprès des dirigeants des pays concernés, afin qu’ils agissent immédiatement pour éradiquer la pauvreté extrême qui cause la mort d’un enfant toutes les 3 secondes en moyenne. FIN

De Cotonou, Olphyz KOUNDE

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