Insécurité au Burkina: Report des célébrations de la fête nationale

Les cérémonies de la fête nationale prévues le 11 décembre à Ziniaré dans le centre du Burkina Faso, ont été reportées en raison de la situation sécuritaire liée à la récurrence des attaques jihadistes meurtrières, a annoncé jeudi le ministre de la Communication Ousseni Tamboura.

Chaque année, le Burkina Faso célèbre l’anniversaire de son indépendance le 11 décembre. La 61e édition était prévue cette année à Ziniaré, à une trentaine de kilomètres de la capitale Ouagadougou.

« Le Conseil des ministres a décidé du report de la commémoration des festivités du 11 décembre (prévues) à Ziniaré », dans la région du plateau central, a déclaré M. Tamboura, également porte-parole du gouvernement, lors d’un point de presse au palais présidentiel.

Lors du précédent conseil des ministres, le gouvernement avait invité l’ensemble des Burkinabè à commémorer la fête nationale dans la sobriété, « mais depuis cette date, des situations de deuils successifs ont été vécues par notre nation et nos forces de défense et de sécurité », a-t-il ajouté, justifiant le report. Selon le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Clément Sawadogo, « il s’agit de différer, pour l’année prochaine, les activités commémoratives qui étaient programmées ».

Cela permettra également au gouvernement « de concentrer l’attention de la nation sur (…) comment redéployer notre organisation et mobilisation pour faire face au terrorisme et inverser la spirale ».

Mardi, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté à Ziniare pour exiger le report des festivités du 11 décembre, en raison de l’aggravation de la situation sécuritaire.

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique.

 Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays.

Parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, elles ont fait depuis six ans environ 2.000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leur foyer.

Des manifestations d’habitants excédés par les attaques et l’impuissance de l’armée sont prévues à partir de samedi à travers tout le pays.

SOURCE : AFP