Inhumation du général Kérékou : Grande +messe d’adieux+ ce samedi à Natitingou en présence de Boni Yayi et Faure Gnassingbé

L’ancien président béninois, le général Mathieu Kérékou (décédé le 14 octobre à l’âge de 82 ans) a été inhumé ce samedi dans l’intimité familiale à Natitingou (environ 560 km au nord de Cotonou), cérémonie précédée d’une grande messe en présence des présidents Boni Yayi et Faure Gnassingbé du Togo, a constaté l’envoyée spéciale de l’Agence Savoir News.

Plusieurs personnalités (ministres, députés, leaders politiques, responsables religieux, représentants de la société civile, diplomates accrédités au Bénin etc…) ont assisté au stade municipal de la ville de Natitingou, à cette messe concélébrée par un collège de prêtres et d’évêques et d’archevêques.

Le Premier ministre béninois Lionel Zinsou, était aussi présent. Les enfants et proches de l’illustre disparu, ainsi que son épouse ont également assisté à cette messe.

Plusieurs temps forts ont marqué cette +messe d’adieux+ : l’intervention de Mgr Paul Viera (Evêque de Djougou), le témoignage de Pierre Osho (ancien ministre et fidèle des fidèles du général Kérékou), l’hommage de Marina Soroyama Kérékou (fille du général défunt), la décoration à titre posthume et le discours du président Boni Yayi.

« Chers compatriotes, en ce moment où notre cher président va rejoindre nos grands héros (Béhanzin, Bio Guéra, Kaba etc..), prenons l’engagement et particulièrement la jeunesse, de perpétuer les valeurs d’incarner l’avenir », a convié le président béninois.

Boni Yayi a invité la jeunesse au sens de responsabilité, le non-rejet de l’autre et l’amour pour son prochain.

« L’homme est la créature de Dieu et personne ne peut le détruire. Aimons-nous les uns les autres (…). Cher général et grand camarade de lutte… Adieu cher président », a-t-il conclu.

Le président Boni Yayi a également rebaptisé le Lycée des jeunes filles de Natitingou, qui devient Lycée Mathieu Kérékou.

Dans son témoignage, Pierre Osho a rendu hommage à un « patriote lucide et visionnaire, artisan émérite de lutte de l’unité nationale, un homme de dialogue et de consensus, un homme de paix, un promoteur de l’ère du renouveau démocratique et un vrai baobab ».

« Nous qui avions servi à ses côtés et sous sa direction depuis le 26 octobre 1972, ne pouvons que ressentir une profonde et légitime fierté face aux appréciations élogieuses à l’égard de celui qui a été, et restera notre chef, notre grand camarade de lutte », a-t-il souligné.

« Ni infaillible, ni parfait, Mathieu Kérékou était tout simplement un authentique descendant de notre terroir, un militaire accompli, un patriote inflexible, un vrai chef.

Il a toujours entretenu dans le tréfonds de son être, un sens aigu de l’Etat et du devoir national », a ajouté ce fidèle des fidèles du général défunt.

Né le 2 septembre 1933 à Kouarfa (non loin de Natitingou/ dans le nord du Bénin) Mathieu Kérékou a dirigé le pays deux fois: du 26 octobre 1972 au 1er mars 1990 et du 4 avril 1996 au 5 avril 2006.

Le 26 octobre 1972, Kérékou avait pris le pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat, suite à la dissolution par l’armée du Conseil présidentiel et de l’Assemblée nationale.

Deux années plus tard, il opte pour l’idéologie marxisme-léninisme et crée le Parti de la Révolution Populaire du Bénin (PRPB).

La situation économique très critique et les troubles socio-politiques l’ont poussé à renoncer en décembre 1989 à l’idéologie marxiste-léniniste, et à convoquer une conférence nationale en 1990.

Candidat à la présidentielle de 1991 après une courte transition, il sera battu par Nicéphore Soglo. Cinq années plus tard, l’homme refait surface et prend sa « revanche » pour diriger le pays jusqu’en 2006. FIN

De Natitingou, Lucia Fèmi SIMON

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