Incendies des marchés/ Ordonnance du doyen des juges : Des « allégations cousues de fil blanc », selon Jean Pierre Fabre

Toutes les allégations mentionnées par le doyen des juges d’instruction dans son ordonnance dans l’affaire des incendies des marchés, « sont cousues de fil blanc », a affirmé ce jeudi lors d’une conférence de presse Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition togolaise et président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC).

Le doyen des juges d’instruction a transmis au Procureur général près la Cour d’Appel de Lomé, son ordonnance définitive qui prononce un élargissement ainsi que la levée de certaines inculpations et renvoie devant les assises, les autres personnes encore détenues ou inculpées parmi lesquelles M.Fabre, Me Zeus Ajavon, Alphonse Kpogo et Ouro Akpo Tchagnaou.

« Toutes les allégations mentionnées sont cousues de fil blanc. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une machination abominable, échafaudée dans le seul but d’éliminer un adversaire politique sérieux, en l’occurrence le leader de l’ANC, en travestissant les faits, en maquillant la réalité », a dénoncé M.Fabre lors d’une conférence de presse.

Selon lui, l’ordonnance « ne fait aucune mention du rapport des experts de la police scientifique française sollicités par les autorités togolaises pour les besoins de l’enquête, dès les premiers jours qui ont suivi les incendies. Or, ce rapport établit clairement que le combustible utilisé est le kérosène.

« Ce type de combustible n’est-il pas sous la haute garde exclusive des forces de sécurité togolaises ? Ce qui le rend inaccessible aux personnes mises en cause. Où est donc passé ce rapport des experts français ? Et pour quelle raison ne figure-t-il pas au dossier ? La manière précipitée dont le site du Grand marché de Lomé a été rasé est des plus suspectes et cache mal la volonté de faire disparaître d’autres indices qui disculpent les personnes mises en cause », a-t-il poursuivi.

M.Fabre exige « la libération des militants et des dirigeants des partis de l’opposition encore en détention, la levée des inculpations arbitraires, le libre retour des personnes contraintes à l’exil » dans ce dossier.

Le principal bâtiment du grand marché de Lomé et le marché de Kara (environ 420 km au nord de Lomé) ont été ravagés dans des incendies en janvier 2013.

Pas de pertes en vies humaines, mais les dégâts énormes : près 6 milliards de F.CFA de perte. Au total 37 personnes – pour la plupart des responsables et militants de l’opposition – ont été inculpées au départ, suite à une commission d’enquête qui a été mise sur pied par le gouvernement au lendemain des incendies « criminels ». La plupart de ces inculpés sont en liberté provisoire. FIN

Edem Etonam EKUE

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