Debout à côté de la tombe de son père défunt, au cimetière des chrétiens de la Paroisse Saint Leonel de Koloware (village du canton de Kparatao, situé à 20 km de Sokodé), Batchazi Eyana, instituteur, donne des ordres aux maçons.
Ce dernier a décidé de réaménager la tombe de son père Batchazi Nestor — décédé en 2009 — qui fait partie des victimes des violences.
En tant qu’ayant-droit, Batchazi Eyana a reçu l’indemnisation de son père défunt, une somme de 630.000 F.CFA.
« Mon papa est décédé avant le démarrage des indemnisations et en tant qu’ayant droit, j’ai pu toucher les fonds. La première chose qui m’est venue en idée: c’est de réaménager sa tombe », a-t-il confié à l’Agence Savoir News.
« Il a vraiment mérité. Les enfants doivent honorer la mémoire de leur papa ou de leur maman qui a souffert pour eux », a-t-il ajouté, tout ému.
A travers cette action, cet instituteur se dit très satisfait d’avoir consacré une partie de la somme perçue à son père défunt: « c’est lui, la +vraie victime+ de tout ce qui s’est passé.
Selon Eyana, les indemnisations visent surtout à « soulager les souffrances les victimes, une manière de leur montrer que l’Etat ne les a pas oubliées ».
Au total 7.660 victimes sont déjà indemnisées par le Haut Commissariat à la Réconciliation et l’Unité Nationale (HCRRUN) pour un montant de 5,688 milliards de F.CFA, selon le bilan dressé fin août par l’Institution.
Ce sont des indemnisations « symboliques » qui varient de 420 000 et 2.100.000 F.CFA.
Le nombre de victimes indemnisées, représente 34,17% du nombre total des victimes inscrites au Programme de Réparation par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).
Environ 22.415 victimes des violences à caractère politique ont été identifiées par la CVJR sur la période de 1958 à 2005. FIN
Chrystelle MENSAH
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