Gilbert Bawara : « Le processus électoral se poursuivra et ira à son terme, le recensement électoral commencera bel et bien le 1er octobre et le scrutin législatif se tiendra à bonne date, c’est-à-dire le 20 décembre 2018 avec ou sans les partis politiques qui s’essaient au chantage »

Gilbert Bawara, ce vendredi devant des journalistes.

Le processus électoral en cours en vue des élections législatives du 20 décembre, « se poursuivra et ira à son terme », le recensement électoral « commencera bel et bien le 1er octobre », a martelé ce vendredi Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique) lors d’un entretien improvisé et à bâton rompu avec des journalistes.

« Le processus électoral est en cours et il se poursuivra et ira à son terme, c’est-à-dire avec la tenue effective du scrutin législatif le 20 décembre 2018 comme le prévoient les décisions des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, avec ou sans certains partis politiques », a-t-il reprécisé.

« La date du scrutin procède d’une décision formelle des Chefs d’État et de Gouvernement, réunis en conférence ordinaire. Ni les facilitateurs et encore moins le Comité de suivi n’ont le mandat ou le pouvoir d’en décider autrement. Que les togolais ne se laissent pas distraire, par qui que ce soit ».

Mercredi dernier, la coalition de l’opposition a appelé les togolais à « se mettre à l’écart » du recensement électoral, si les choses ne se font pas dans les « normes ».

« Nous demandons aux populations de se mettre à l’écart du recensement électoral qui commence le 1er octobre. Ce sera une mascarade », avait dénoncé lors d’une conférence de presse Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la coalition.

« Nous ne pouvons jamais accepter de cautionner ce qui a été fait jusqu’à présent sur intervention d’un opérateur technique comme Zetes, d’un consultant comme Monsieur Aganahi, des acteurs qui sont reconnus comme des spécialistes en fraudes », avait-elle souligné.

La Coalition a plusieurs exigences : la reprise de toutes les activités déjà menées par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), la recomposition totale du bureau de l’Institution et de ses démembrements, l’audit des kits de recensement etc.…

« Jeu politique malsain et imprudent »

Selon Gilbert Bawara, les leaders de cette coalition jouent à un « jeu politique malsain et imprudent » en brandissant constamment devant leurs militants ce qu’ils n’ont pas pu obtenir durant les discussions, afin « de les satisfaire et les berner d’illusions. Certains auraient tort de sous-estimer notre détermination et notre engagement quant au respect scrupuleux des décisions de la CEDEAO ».

« Il ne sert à rien de se livrer à des préjugés et des procès d’intention avec des exigences surréalistes en demandant la reprise de toutes les activités et opérations menées jusque-là par la CENI. La légalité et la validité de toutes ces activités et opérations ne souffrent d’aucune contestation fondée. Nous sommes parfaitement au courant des manœuvres et des stratagèmes de la coalition. Depuis les premiers débats de septembre 2017 sur le projet de révision constitutionnelle, tout le monde a bien compris le jeu de blocage et la stratégie d’obstruction de ce regroupement de partis politiques. Croire que la coalition peut faire comme elle le désire, en remettant en cause le bureau de la CENI, en faisant reprendre le reconditionnement des kits et en faisant reprendre à zéro tout ce qui a été fait, c’est vraiment prendre les autres comme des naïfs. Et pourquoi avons-nous accepté qu’il y ait un audit du fichier électoral après le recensement électoral, si n’est pour s’assurer de sa fiabilité et de sa crédibilité. C’est pour rassurer tout le monde », a-t-il précisé le ministre.

« Tout le temps, c’est le chantage. Tantôt, c’est le déferlement de l’ouragan ou la menace de manifestations d’ampleur nationale ! Est-ce qu’on fait de chantages contre son propre pays et contre ses propres concitoyens ? Nous devons sortir de ce climat de suspicion, de méfiance artificielle et de procès d’intention ».

« Pour le nouveau fichier électoral, la CEDEAO s’est engagée à recruter un nouveau cabinet et de nouveaux experts qui procèderont à l’audit du fichier électoral, un fois établi. Soyons logique. », a poursuivi M. Bawara.

Pas de « session de rattrapage »

Le recensement électoral se déroulera du 1er au 08 Octobre (1ère zone) et du 17 au 24 Octobre (2ème zone), selon le chronogramme rendu public par la Céni.

La coalition de l’opposition dispose jusqu’au 30 septembre pour envoyer ses représenter siéger au sein de la commission électorale, selon une « entente » trouvée dimanche dernier, avec le parti au pouvoir pour « recomposition » de laite Institution pour la rendre « inclusive ».

Une fois encore, a insisté le ministre Bawara : « Le recensement électoral commencera le 1er octobre. Les délais qui ont été prévus, seront tenus et notre souhait, c’est que les togolais sortent massivement pour se faire enrôler. Il vaut mieux se faire inscrire sur une liste électorale et disposer de sa carte d’électeur. La carte d’électeur constitue une puissante liberté et un puissant droit. L’inscription sur le fichier électoral et la détention de la carte d’électeur permettent au citoyen en âge de voter, de se décider ultérieurement sur sa volonté d’aller voter ou non et dans l’affirmative de voter pour le parti politique ou le candidat de son choix. Sinon, un citoyen en âge de voter qui n’est pas inscrit sur le fichier électoral et qui ne dispose pas de sa carte d’électeur est réduit à rien politiquement parlant « .

« Les dispositions légales ne donnent aucun moyen à l’Etat de forcer qui que ce soit à aller aux élections, en tant qu’individu ou en tant que parti politique. Il n’y a aucun moyen de contrainte. Mais il me semble qu’il est beaucoup plus intelligent et beaucoup plus judicieux pour un citoyen, de disposer de sa carte d’électeur et d’avoir la liberté le jour du vote, de s’abstenir ou de voter », a indiqué le ministre.

« Mais si certains se hasardaient à croire que le processus électoral pourrait être pris en otage ou pourrait être bloqué, parce qu’on aurait mis en œuvre un certain nombre de stratagèmes et de manigances à cet effet, je crois que ces partis politiques se trompent ».

« Il n’y aura pas de session de rattrapage », a averti M. Bawara. FIN

Junior AUREL