Forum Génération Egalité : Les engagements des OSC togolaises remis au gouvernement

Les engagements des OSC dans le cadre du Forum Génération Egalité qui s'ouvre demain à Paris
Les engagements des OSC dans le cadre du Forum Génération Egalité

Les engagements de la société civile togolaise ont été symboliquement remis ce mardi aux autorités togolaises, cérémonie en prélude au « Forum sur la Génération Egalité » qui se tiendra du 30 juin au 2 juillet à Paris. Le document a été reçu par Mme Adjovi Lonlongno Apedo-Anakoma (Ministre de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation) au nom du gouvernement, a constaté l’agence savoir News.

Etaient présents, Jocelyne Caballero (l’Ambassadrice de France au Togo), Damien Mama (Coordonnateur Résident du Système des Nations unies au Togo), Awa Faly Ba (Représentante Résidente de Plan International Togo). Des Représentants des Organisations de la société civile  étaient également présents.

Les engagements des OSC reçus par la ministre de l’action sociale, couvrent la santé et les droits en matière de sexualité et de reproduction, les Violences Basées sur le Genre, les mouvements et leadership féministes, ainsi que la technologie et innovation pour l’égalité des sexes. Il s’agit des engagements de 25 associations ayant participé au chapitre africain de la Génération Egalité, à travers l’initiative « 1000 jeunes Filles ». C’est un ensemble de message d’engagement et de plaidoyer en prélude au Forum Génération Egalité (FGE) dont la cérémonie d’ouverture sera présidée mercredi 30 juin par le président français. Le Togo sera représenté par Mme Victoire Dogbé (Premier ministre).

Une série d’actions en faveur de l’égalité de genre

Le Forum Génération Égalité (FGE) est un rassemblement mondial en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes, organisé par ONU Femmes en partenariat avec les jeunes et la société civile. Il est conjointement accueilli par les gouvernements de la France et du Mexique. Démarré à Mexico en mars, le FGE s’achèvera à Paris, du 30 juin au 2 juillet. Cette apothéose sera marquée à Paris par le lancement d’une série d’actions concrètes, ambitieuses et transformatrices pour réaliser des progrès immédiats et irréversibles en faveur de l’égalité hommes-femmes. Et c’est pour hisser la voix des filles et femmes togolaises que ce document a été remis aux autorités.

Selon Mme Josiane Yaguibou (Représentante résidente du Fonds des Nations unies pour la population au Togo), le leadership togolais est un levier formidable à partir duquel la voix de l’Afrique pourrait se faire entendre au sein de la communauté internationale.

« Le cri de cœur de ces jeunes filles d’Afrique sera porté haut et très loin… La jeunesse féminine africaine ne peut pas être absente de ce rendez-vous, elle doit s’impliquer activement dans l’élaboration de l’agenda Beijing +25 en vue  de contribuer activement à la lutte pour l’éradication des obstacles et la réalisation de l’égalité entre les hommes, les femmes et les jeunes filles en Afrique ».

Peser dans la balance des égalités de genre

« Nous sommes en ce moment, en train de concrétiser tous les efforts qui ont été mobilisés ces derniers mois ensemble, pour faire entendre et faire valoir la voix de l’Afrique, la voix des jeunes filles dans ce débat mondial autour de l’égalité des genres. Ce travail abattu va certainement peser lourd dans les avancées vers l’égalité de genre pour le Togo, pour l’Afrique et pour le monde », a déclaré Mme Awa Faly Ba (Représentante Résidente de Plan International au Togo).

« L’engagement de la société civile togolaise qui a été partagé avec les autorités est le résultat de cet effort collectif et la ferme volonté de l’ensemble des acteurs engagés pour la promotion de l’égalité en genre au Togo et en Afrique. Nous devons saluer l’engagement du Togo qui s’est hissé au rang de locomotive du train de l’Afrique vers la réalisation de la génération égalité », a-t-elle ajouté.

Pour Mme Caballero (Ambassadrice de France au Togo), le bilan dressé après 25ans (la conférence de Pékin sur les droits des femmes), n’est pas à la hauteur des objectifs collectivement fixés.

« Les progrès souvent acquis de hautes luttes peuvent être remises en question sur tous les continents, à commencer par la liberté pour les femmes, de disposer de leur corps. Les inégalités scolaires, salariales face aux taches domestiques ou à la représentation politique n’ont que trop peu progressé. Et par respect pour les femmes et les hommes que nous sommes, nous ne pouvons nous résigner à ce constat mitigé … Les engagements des OSC sont pour nous tous, une source d’inspiration, une source d’espoir et une raison supplémentaire de continuer à agir », a expliqué Mme Caballero.

Hisser la voix des fille au FEG

« La volonté des autorités togolaises d’être présentes au cœur du processus Beijing +25 en portant haut et loin, la voix des femmes et filles du Togo a vite fait tache d’huile et l’initiative est devenue régionale avec l’adhésion de 5 autres pays africaines : le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana, la Guinée Conakry et le Libéria. Animés par cette volonté d’arriver à faire entendre les voix des femmes, ainsi que celle des jeunes filles et des adolescentes du Togo, sur l’idéal d’un monde plus égalitaire auquel nous voulons tant parvenir d’ici à l’horizon 2030, nous avons opté pour une large consultation des jeunes suivi d’un dialogue intergénérationnel devant déboucher sur une vision commune sur la place de l’avenir de la femme africaine dans un monde beaucoup plus vif et plus équitable ».

Les participants

Elle a cité des actions ayant conduits à l’élaboration du document et appelé les filles à se battre pour l’égalité. « Nous devons nous battre pour obtenir l’égalité. Il faut beaucoup de détermination, beaucoup d’ambition et une vision claire. Nous devons savoir ce que nous visons et définir les voies et les moyens pour y arriver… », a-t-elle adressé aux filles.

Notons que les indicateurs 5.6-1 et 5.6-2 des ODD qui mesurent l’autonomisation des femmes et des jeunes filles en termes d’autonomie corporelle, indique que 31% des femmes africaines ne peuvent pas disposer de leur corps alors que les cadres juridiques sont favorables et 71% des pays de l’Afrique subsaharienne garantissent l’accès équitable aux soins de santé de la reproduction aux femmes et aux hommes. Rappelons qu’à ce Forum, les pays auront l’occasion de prendre des engagements d’ampleur devant la communauté internationale, des engagements d’ordre juridique, financier, législatif ou de plaidoyer. FIN

Ambroisine MEMEDE