Fête des moissons : Tingban-Paab, célébré dans l’allégresse à Mandouri (REPORTAGE)

Vue partielle des officiels.

Les populations du Grand Tône, ont célébré dans l’allégresse dimanche à Mandouri (environ 769 km au nord-est de Lomé), leur fête des moissons ou le « Tingban-Paab », a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.

Ont fait le déplacement, certains ministres: Kossivi Egbetognon (culture), yark Damehame (sécurité), Mme Tchabinandi Kolani Yentcharé (Action sociale)…

Littéralement, Tingan-Paab est composé de deux mots « Tingban » signifiant autel des ancêtres, et « Paab » qui signifie offrandes.

Pour les communautés Gourma, Moba, Mossi et Peulh vivant dans les préfectures de Tandjouaré, Kpendjal, Cinkassé et Tône, Dieu est inaccessible et pour communiquer avec lui, il faut passer par des intermédiaires, aux rangs desquels, se trouvent les « Tingbana » ou génies, les ancêtres et les divinités individuelles, qu’on peut assimiler aux anges gardiens.

La manifestation a été marquée par une parade riche en sons et en couleurs, de plusieurs groupes de danses traditionnelles et folkloriques, expression des richesses culturelles des différentes communautés vivant dans les quatre préfectures.

Le public et des  touristes qui ont fait le déplacement de Mandouri, ont particulièrement apprécié la danse des guerriers et la danse Talkutk et celle de l’endurance.

C’est la 14è fois consécutive que les peuples Moba, Gourma, Mossi et Peulh, célèbrent leur plus grande fête traditionnelle.

« Au fond, +Tingban-Paab+, c’est la fête des moissons et, comme telle, elle vous donne l’occasion de remercier une fois encore les divinités et les mânes des ancêtres pour leur protection et leurs actions bienfaisantes qui ont concouru à de bonnes récoltes », a souligné le ministre en charge de la culture, s’adressant aux peuples Moba, Gourma, Mossi et Peulh.

« Laborieuses populations du Grand Tône, nos richesses culturelles ainsi que leurs diverses expressions doivent favoriser la paix, la solidarité et la cohésion sociale qui sont des valeurs chères au Président de la République, car elles sont des atouts et des facteurs indispensables à un véritable développement durable », a lancé Kossivi Egbetognon.

« La réalisation de cette cohésion », a-t-il poursuivi, « exige de travailler sans relâche contre les forces qui concourent à la fragmentation de nos sociétés et de tout faire pour renforcer les valeurs et les liens que nous avons en partage ».

Vue des officiels…

« Ce qui nous unit est beaucoup plus fort, plus consistant que ce qui nous divise », a précisé le ministre, invitant les populations du Grand Tône « à une nouvelle ère fondée sur la culture de la paix, le pardon, la tolérance mutuelle, le vivre ensemble et la réconciliation nationale ».

« Mais, à elles seules, une cohésion et une paix sociale inaltérables suffisent-elles pour assurer un mieux-être ? La réponse est évidente et cette réponse, c’est Non. L’avoir est, certes, subordonné à l’être, mais il lui restera toujours nécessaire. Cet avoir nécessaire à l’être dans ses différentes variantes (bien-être, mieux-être), il nous incombe de le constituer, par notre travail.

En raison des conséquences des troubles de 2017, 2018 a été quelque peu morose. Le 20 décembre 2018 constitue pour chacun d’entre nous, le point pour un nouveau départ ».

M. Egbetognon a exhorté les populations du Grand Tône « au travail toujours plus appliqué », car « tout travail qui aide à l’humanité a de la valeur et doit être accompli avec une volonté qui ne recule point devant la peine ».

Précisons que les élections législatives du 20 décembre dernier ont été remporté par l’Union pour la République (UNIR, parti au pouvoir), qui a raflé 59 des 91 sièges du Parlement.

Ce scrutin a été boycotté par la principale coalition de l’opposition, qui a dénoncé des « irrégularités » tout au long du processus électoral.

Tingban-Paab, autrefois offrandes à Dieu par le biais des ancêtres en signe de reconnaissance de leur intervention dans la production agricole, est devenue une occasion pour les fils et filles du grand Tône de se ressourcer, de retrouver leur origine et leur identité culturelle. C’est aussi un moment de retrouvailles qui marque leur attachement à un idéal commun : celui du développement des 4 préfectures du Grand Tône.

Tingban-Paab est enfin l’occasion pour rendre hommage aux braves paysans du grand Tône pour leur contribution à l’économie nationale.  FIN

De Mandouri, Peter MALOUMBA