Faure Gnassingbé : « Nous devons appliquer les textes, mieux armer la Préfecture maritime et la doter en personnel qualifié »

Le Haut Conseil pour la Mer (HCM), structure mise en place pour lutter efficacement contre la piraterie maritime dans les eaux togolaises et celles du Golfe de Guinée a tenu ce vendredi sa deuxième réunion, présidée par le chef de l’Etat Faure Gnassingbé.

Créé en 2014, le Haut conseil pour la mer est présidé par le président de la République. Précisons que le HCM a vu le jour suite à une série de démarches et de réflexions, afin de trouver la meilleure solution possible à apporter à la piraterie maritime en particulier dans les eaux du Golfe de Guinée.

La piraterie maritime est en pleine expansion dans le Golfe de Guinée, un fléau qui peut mettre en péril la sécurité, la stabilité et l’équilibre économique des pays de la sous-région et donc impacter négativement sur leur développement.

Selon les récentes statistiques du Bureau International Maritime (IBM), les attaques attribuées à des pirates à travers le monde sont passées de 439 à 297 en 2011. La chute est particulièrement spectaculaire sur les côtes somaliennes. En 2012, elles sont passées de 160 à 49 sur des navires croisant en mer.

En revanche, le phénomène prend de l’ampleur en Afrique de l’Ouest. Plus de 40 attaques ont eu lieu en Afrique de l’Ouest lors des neuf premiers mois de 2013 et 7 bateaux y ont été pris en otage sur un total de 10 dans le monde, affichent les chiffres de l’IBM.

« Nous devons appliquer les textes, mieux armer la Préfecture maritime et la doter en personnel qualifié, pour que son action soit plus efficace et plus visible », a déclaré Faure Gnassingbé.

Ont pris part à la rencontre de ce vendredi au Palais de la Présidence de la République, les ministres membres de droit du Haut Conseil pour la mer, les personnes ressources représentant les différents acteurs du secteur maritime et les ambassadeurs des Etats partenaires du Togo pour l’Organisme national chargé de l’Action de l’Etat en Mer (ONAEM).

Le Premier ministre Sélom Komi Klassou, et son gouvernement presque au complet étaient présents à l’ouverture de la rencontre. Des diplomates ont aussi assisté à la cérémonie.

« La mer, ce n’est pas seulement ce que nous voyons. S’il y a autant d’activités, alors il faut la réglementation. Les prises d’otages, la piraterie maritime etc… nous ont amenés à nous interroger. Comment pouvons-nous faire pour mieux gérer notre espace maritime ? Et surtout, comment les autres font pour mieux gérer leur espace maritime ? Et c’est ce processus qui nous a amenés d’abord en France où nous avons eu l’honneur et le plaisir de visiter la Préfecture maritime de Brest. Nous avions compris que nous avons beaucoup à faire dans ce domaine », a expliqué le président Faure Gnassingbé, saluant au passage les partenaires pour leur accompagnement.
« Nous avons commencé à nous doter de textes législatifs et surtout à mettre en place, un cadre et des organes. Et c’est ce qui nous vaut la séance d’aujourd’hui », a-t-il souligné.

Saluant la vision qui a conduit le Président de la République a lancé le processus de réforme du secteur maritime au Togo, le Premier ministre, Sélom Klassou a décliné les cinq axes stratégiques qui guideront l’action de l’Etat en mer:

 Le renforcement de la gouvernance maritime

 Le développement d’une économie bleue

 La protection durable de l’environnement marin

 La promotion promotion de la recherche et la sensibilisation dans la connaissance du domaine maritime

 Le développement d’une coopération internationale dynamique et diversifiée.

Au cours de la rencontre, plusieurs sujets ont été développés : état des lieux de la lutte contre l’érosion côtière, présentation du schéma directeur des moyens maritimes à acquérir, création d’un nouveau comité national d’hydrographie, d’océanographie et de cartographie, présentation du projet de construction d’un centre et d’une tour de surveillance maritime, création d’infrastructures portuaires de traitement des effluents et déchets d’hydrocarbures pour résoudre le problème du dégazage et déversement en mer, la réorientation des pêcheurs artisanaux pour éviter la pêche dans la zone de mouillage par la création d’un dispositif de concentration de poissons et le développement d’activités de substitution aux trafics illicites autour du Lac Togo.

Les participants seront également entretenus sur la plateforme des solutions pour la sûreté et la sécurité en mer en vue du développement des activités maritime et portuaire et l’appui aux actions de sauvegarde du littoral au Togo.

Précisons que le HCM est chargé de définir les orientations stratégiques de la politique maritime du Togo.

La réforme de l’action de l’Etat en mer est sous-tendue par une démarche économique qui privilégie la mutualisation des moyens dont ceux de la marine nationale.

Elle prend également en compte les exigences sécuritaires de l’heure et mise sur la coopération régionale pour atteindre pleinement ses objectifs. FIN

Edem Etonam EKUE

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