Étude sur le Coton OGM à base de la bactérie Bacillus thuringiensis au Burkina Faso : Les résultats présentés aux professionnels des médias

Sena Kwala Adessou

Les résultats de l’étude sur le Coton Organisme Génétiquement Modifié (OGM) à base de la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt) au Burkina Faso ont été présentés aux professionnels des médias lors d’une conférence de presse ce jeudi à Lomé.

Ont pris part à cette rencontre, Sena Kwala Adessou (Directeur de l’Institut Africain pour le Développement Économique et Social /Inades-Formation Togo) et Audrey Yao Fetor (Chef programme Gestion des ressources naturelles à l’Inades-Formation Togo).

Le coton Bacillus thuringiensis (Bt) est une variété modifiée génétiquement par l’ajout du gène Bt, lui conférant la capacité de produire un insecticide.

Le Burkina Faso est le pays de l’Afrique de l’ouest à avoir adopté les OGM et de plus en l’absence de toute loi sur la biosécurité.

Les premiers essais de culture de cotons OGM ont démarré en 2003 avec des variétés mises au point par la firme Mosanto. Le pays a pratiqué des expérimentations en milieu confiné avant de passer à partir de 2008 au stade de la production et de la commercialisation du coton Bt, raison pour laquelle cette étude a été  réalisée au Burkina Faso en vue de renforcer les capacités de recherche-action des productions de coton et évaluer l’impact de l’introduction du coton Bt.

Réalisée par la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (COPAGEN) sur une période de trois ans (2014-2016), l’étude axée sous le thème « Le coton Bt et Nous, la vérité de nos champs », a mobilisé 203 producteurs-chercheurs répartis dans 15 cellules. Environ 75% d’entre eux cultivaient du coton Bt et 25% du coton conventionnel.

Cette enquête montre que les lois, règlements et normes de biosécurité sont faiblement appliqués au Burkina Faso, la plupart des producteurs ne savent pas ce qu’est un OGM et le considèrent comme une variété de semence améliorée.

La table d’honneur, lors de cette rencontre avec la presse.

Les résultats de l’étude révèlent que le profit moyen des producteurs de coton Bt, directement proportionnel au rendement à l’hectare, est inférieur d’environ 7% à celui des producteurs de coton conventionnel.

Elles révèlent également que l’utilisation des semences de coton Bt entraîne une augmentation des coûts de production de 7% alors que les rendements baissent d’environ 7% en moyenne et que le prix de la semence représente 27% du coût total du coton Bt contre 1% du coton conventionnel : la semence Bt est en moyenne 18 fois plus chère.

« L’expérience du coton Bt au Burkina est d’une importance capitale, car elle offre un recul suffisant pour remettre en cause les arguments donnés au départ par des promoteurs. Grâce à cette étude, les producteurs ont pu constater les dégâts causés par l’introduction de ce coton OGM dans l’agriculture au Burkina », a souligné M. Sena Kwala Adessou (Directeur de l’Inades-Formation Togo, point focal de la COPAGEN).

Fondée en 2004, la COPAGEN est un mouvement associatif qui regroupe des organisations paysannes, Ong, syndicats, associations de développement , mouvements de droits de l’homme, des jeunes et de la société civile du Bénin, Burkina-Faso, Côte d’ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo et de Guinée.

Elle intervient en tant que plateforme de plaidoyer sur les problématiques de privatisation des ressources génétiques et sur l’enjeu de la souveraineté alimentaire des pays africains.

L’INADES-Formation Togo est une organisation d’appui-accompagnement du monde rural et de renforcement des capacités. Elle a pour vision un monde rural prospère et influent. FIN

Abbée DJAGLO

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