Dossier du riz « toxique »: La LTDH condamne « l’immixtion prématurée » du gouvernement dans cette affaire

La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) a condamné jeudi, « l’immixtion prématurée » du gouvernement de l’affaire de riz « toxique », selon un communiqué de la Ligue transmis à l’Agence Savoir News.

« La LTDH condamne cette immixtion prématurée du gouvernement dans une pareille affaire qui touche la santé, voire la vie des citoyens, une immixtion qui est de nature à faire entorse à la manifestation de la vérité à propos d’une marchandise sujet à toutes les controverses », souligne le communiqué signé de Me Raphaël Kpandé-Adzaré, président de la LTDH.

« Le mercredi, 17 Août, un communiqué rendu public à la TVT par le ministre du commerce et de la promotion du secteur privé, faisant état d’un +prétendu+ débarquement au Port autonome de Lomé d’une cargaison de riz hautement toxique, dénonçait la campagne de désinformation orchestrée par des personnes dites non qualifiées et aux desseins inavoués ouvertement machiavéliques », indique le texte.

Selon la LTDH, « le même communiqué relatait que le riz déclaré impropre à la consommation a été soumis à l’expertise des services compétents dans trois cales sur treize au total du navire et ne révélait aucun danger manifeste pour la consommation ».

« Le jeudi, 18 août et dans le rôle qui est véritablement le sien, l’Association Togolaise des Consommateurs (ATC), jointe quelques jours plus tard par certaines formations politiques tels que le CAR, le PRR, l’OBUTS et par d’autres Organisations de la Société Civile, ont demandé, dans leurs déclarations et communiqués respectifs, une contre expertise de la denrée en cause avant qu’elle ne soit commercialisée pour être mise à la consommation du public », poursuit la LTDH.

« A ce jour, aucune réaction concrète du gouvernement n’a été entreprise dans ce sens en vue de la constitution d’une commission d’experts indépendants pour de situer l’opinion par rapport au psychodrame », précise le communiqué.

La Ligue « interpelle de vive voie la CNDH qu’elle exhorte à ne pas garder un silence complice et coupable, ainsi que la Ministre des Droits de l’Homme, de la Consolidation de la Démocratie et de la Formation Civique et le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile ».

Elle se dit « prête et d’ores et déjà disponible à s’associer, en cas de refus du gouvernement d’accéder à la demande de la contre expertise, à l’ATC et à d’autres Organisations de la Société Civile, à saisir la justice pour voir surseoir à toute commercialisation du riz en cause et, le cas échéant, ordonner sa destruction dans l’unique but de protéger les intérêts légitimes du consommateur togolais ».

On assiste depuis quelques jours, à une vive polémique autour d’un stock de riz importé par la Société Elisée Cotrane de Mme Julie Béguédou.

L’information avait été diffusée par certains journaux dont l’hebdomadaire « L’Indépendant Express ». Ce journal a été assigné par la société importatrice pour avoir affirmé dans sa parution du 16 août que le riz est « toxique ».

L’article incriminé, était intitulé « Julie Béguédou va porter atteinte à la sûreté des consommateurs : Danger de mort : 190.000 sacs de riz toxique vont être déversés sur le marché ».

Le dossier a été renvoyé au 7 septembre lors de la première comparution mercredi, de Carlos Kétohou, le Directeur de publication du journal « L’Indépendant Express ».

Au lendemain de l’éclatement de cette affaire, le ministère du commerce était monté au créneau, affirmant que ces informations « sont totalement fausses et reposent sans doute sur des interprétations fantaisistes émanant de personnes non qualifiées ».

Le ministère s’est dit « profondément indigné par la campagne de désinformation lancée, on ne sait à quelles fins, dans un domaine qui touche à la santé et à la vie ».

La patronne de la société Elysée Cotrane était également montée au créneau mercredi dernier lors d’une conférence de presse, affirmant que son stock de riz est d’une « meilleure qualité, car naturellement parfumé ».

« Je n’ai aucun intérêt à vouloir commercialiser un produit impropre à la consommation, et si c’était le cas, les services de contrôle n’auraient jamais autorisé le déchargement de la marchandise sur notre port » avait-elle souligné.

Edem Etonam EKUE

Savoir News, le journalisme est notre métier

www.savoirnews.net, l’info en continu 24/24H