Dialogue : Le processus électoral suspendu, les discussions fortement dominées par des concertations bilatérales (REPORTAGE)

Repris ce vendredi à l’hôtel 2 Février en présence du président ghanéen Nana Akufo-Addo (facilitateur dans la crise togolaise) après un mois de suspension, le dialogue entre le parti au pouvoir et la coalition de l’opposition a été fortement dominé par des consultations bilatérales.

Le président ghanéen est arrivé à l’hôtel aux environ de 11H20, accompagné par le Premier ministre togolais Selom Komi Klassou. Ce dernier a quitté les lieux, après quelques minutes d’échanges avec le facilitateur.

Place rapidement aux discussions proprement dites, les délégations du parti au pouvoir et la coalition de l’opposition étant déjà en salle avant 10H.

Après environ 1H30 de discussions en plénière, le président ghanéen a changé de tactique, optant pour des consultations bilatérales. Dans un premier temps, il a reçu la délégation du parti au pouvoir. Ensuite, ce fut le tour de la délégation de la coalition de l’opposition de se retrouver face au facilitateur. Chaque concertation a duré au moins 1heure d’horloge. Ce tour de table terminé, les deux parties ont obtenu quelques minutes pour des concertations à l’interne.

Les journalistes présents n’ont pas accès à la salle de discussions. Ils ne pouvaient même pas approcher ladite salle. Ils ont fait le pied de grue dans la salle Evala, jusqu’à la fin des travaux, aux environs de 18H20.

Le processus électoral suspendu

Le président ghanéen a « noté que le gouvernement togolais avait accepté de collaborer avec la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) en vue de suspendre le processus de préparation des élections (…). La séance d’aujourd’hui a débuté par la discussion en plénière, au cours de laquelle les représentant du gouvernement ont confirmé à la réunion que cette suspension avait été effectivement accepté par le gouvernement », a annoncé devant des journalistes Daniel Osei, porte-parole du groupe de la facilitation.

La coalition des 14 partis politiques a menacé à plusieurs reprises ces derniers jours de reprendre la rue, accusant le gouvernement de violer le règlement du dialogue en poursuivant unilatéralement le processus électoral en nommant le 1er mars dernier, les présidents des Commissions Électorales Locales Indépendantes (CELI).

Cette situation a poussé le président ghanéen à dépêcher une mission auprès de la CENI et du gouvernement.

Par ailleurs, M. Akufo-Addo a également exprimé sa « satisfaction, suite aux progrès considérables » réalisés sur un certain nombre de questions, notamment la suspension des manifestations depuis la dernière séance du dialogue en février 2018, les progrès réalisés sur les questions électorales, la libération des personnes jugées et condamnées dans le cadre des manifestations publiques et la transparence en matière de communication.

Principal élément à noter : chaque partie a fait part de ses points essentiels. Alors le facilitateur a préféré laisser le temps à chaque partie, d’étudier les différents points soulevés de part et d’autre.

Reprise des discussions à une « date ultérieure »

Aucune date n’a été annoncée pour la prochaine séance. « il a été convenu d’une reprise de la séance à une date ultérieure », a précisé Daniel Osei.

Mais le président ghanéen poursuivra ses consultations bilatérales à Accra, stratégie adoptée lors de la première suspension et qui a sûrement porté ses fruits.

Il a surtout « encouragé les parties à ne pas fermer les portes aux propositions faites par l’une et l’autre, mais plutôt de prendre en considération l’intérêt supérieur de la nation, afin d’arriver à un consensus entre les deux positions divergentes en vue de la résolution de la crise ».

Précisons que le dialogue a été ouvert le 19 février et les discussions suspendues à la deuxième séance le 23 février. Les débats ont achoppé sur le retour à la constitution de 1992 (principale revendication de la coalition de l’opposition), notamment la candidature du président Faure Gnassingbé en 2020.

La coalition de l’opposition rejettent une éventuelle candidature du président de la République en 2020, position que n’approuvent pas la délégation du parti au pouvoir aux discussions. Élu en 2005, Faure Gnassingbé a été réélu en 2010 et 2015.

Rappelons que le Togo traverse depuis début septembre, une nouvelle crise avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition qui exige notamment le retour à la constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.

Certains leaders de cette coalition demandent le départ du président Faure Gnassingbé. FIN

Edem Etonam EKUE

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