Des organisations des droits de l’Homme dénoncent une descente « aux allures d’une expédition punitive » des forces de l’ordre le 22 octobre dernier à Akodesséwa

Des organisations de Défense des Droits de l’Homme (ODDH) ont, dans une déclaration, dénoncé mercredi, une descente « aux allures d’une expédition punitive » des forces de l’ordre et de sécurité le 22 octobre dernier à Akodesséwa de Lomé.

« Le samedi, 22 octobre 2011, les forces de sécurité ont effectué une descente au quartier Akodesséwa de Lomé aux fins d’assurer la sécurité des lieux. Cette descente, aux allures d’une expédition punitive, s’est accompagnée d’une rafle systématique des pauvres populations résidant autour et dans le marché d’Akodesséwa. Mineurs, jeunes, femmes enceintes, adultes ; bref tous ceux qui avaient le malheur de se trouver auxdits lieux, ont été manu militari interpellés puis conduits au Capitole, où sur plus de 140 personnes arrêtées au départ, 19ont été maintenues », indique une déclaration commune de l’ACAT-TOGO, la CTDDH, du JDHO et de la LTDH dont l’Agence Savoir News a obtenu copie.

« Ces derniers infortunés ont été conduits dans un premier temps au Commissariat Central de la Ville de Lomé où ils passèrent deux jours de garde-à-vue. Transférés à la Sûreté Nationale, ils vécurent les tristes moments de leur vie avec des traitements inhumains et dégradants durant deux jours », souligne la déclaration.

« Le lundi, 31 octobre 2011, sans autre forme de procès, et sans avoir signé les procès verbaux, ces malheureuses personnes parmi lesquelles se trouve un mineur de Dix Sept ans, orphelin de père et de mère, ont été conduites par-devant le Deuxième Substitut du Procureur de la République. Ce dernier, loin de rappeler aux personnes en cause les faits qui leurs sont reprochés en vue de leur notifier les charges qui pèsent sur elles, s’est purement et simplement livré à un dépôt systématique », poursuit le texte.

Ces ODDH se disent « fortement préoccupées par la résurgence et l’exacerbation d’un Etat policier dans notre pays et s’insurgent contre l’attitude des forces de sécurité, tout en condamnant les multiples distorsions procédurales enregistrées lors de ces rafles ».

Elles « interpellent les Ministres de la Sécurité et de la Protection Civile, des Droits de l’Homme et de la Justice à user de tous leurs pouvoirs, chacun en ce qui le concerne, pour faire libérer immédiatement ces pauvres citoyens qui croupissent arbitrairement à la prison civile de Lomé ».

Aucune réaction officielle n’a été pour le moment enregistrée.

En Photo : Me Jil-Benoît Afangbédji de l’ACAT-Togo

Junior AUREL

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