Crise dans le secteur éducatif : Accord entre les syndicats et gouvernement pour « sauver » l’année scolaire

Le gouvernement et les syndicats d’enseignants, sont parvenus jeudi à un « accord », en vue de « sauver » l’année scolaire, le secteur étant fortement secoué depuis plusieurs mois par des grèves à répétition.

La signature de ce document vise notamment à rétablir le climat d’apaisement et de sérénité nécessaire au bon déroulement des activités pédagogiques et scolaires.

La rencontre – tenue à la Primature – a été présidée par le Premier ministre Komi Sélom Klassou en présence Prof. Komi Paalamwé Tchakpele (ministre des enseignants primaire secondaire et de la formation professionnelle) et Georges Aïdam (ministre délégué chargé de l’enseignement technique et de la formation professionnelle), a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.

Le protocole d’accord a été signé par les deux ministres, ainsi que douze organisations des syndicats d’enseignants. Il vise à promouvoir la compréhension et la confiance mutuelle entre les acteurs du système éducatif et à favoriser les conditions propices en vue de la poursuite des efforts tendant à apporter de manière soutenue et durable, des réponses adéquates aux défis et aux besoins du secteur de l’éducation.

L’accord fait suite aux conclusions du groupe de travail mis en place le 18 janvier dernier par le gouvernement, en vue d’examiner l’ensemble des préoccupations et des défis du secteur de l’éducation et de proposer des solutions globales et durables sur une période initiale de cinq ans.

Le protocole s’articule en dix points, déclinés en plusieurs sous points. Il est destiné à assurer la mobilisation des volontés, des énergies et des compétences togolaises pour la réussite du système éducatif.

Les parties signataires s’accordent à considérer que l’éducation et la formation constituent une priorité nationale et revêtent une importance primordiale pour le développement du capital humain et le progrès économique et social du pays.

« Les deux parties ont convenu d’adopter une démarche participative et privilégier une approche globale pour la résolution efficiente et durable des problèmes et des défis du secteur éducatif, d’œuvrer en vue de favoriser la réalisation des conditions et la mobilisation des moyens nécessaires pour un accroissement des ressources budgétaires allouées au système éducatif. Elles se sont engagées à accélérer le processus d’adoption et mise en œuvre du statut particulier des enseignants, à réaménager les périodes de départ à la retraite des enseignants, en fonction des nécessités du service », souligne le protocole lu par Kofi Kanitom (vice-président du groupe de travail).

Les primes des enseignants seront revalorisées

Pour l’année 2018, indique le texte, les primes des enseignants seront revalorisées pour un montant total d’un milliard de F CFA et pour l’année 2019 et sur base de la progression moyenne des ressources budgétaires allouées au secteur de l’éducation, estimée à dix milliards de francs CFA, au cours des cinq années précédentes, un cinquième de ce montant sera consacré à l’amélioration des primes des enseignants.

Les parties signataires conviennent de mettre en place un cadre de suivi et d’évaluation portant sur la mise en œuvre du protocole d’accord.

Après la signature du protocole, le Premier ministre a invité les signataires à un respect scrupuleux de l’accord et a appelé les différents acteurs du système éducatif à jouer leur partition dans l’intérêt des apprenants, afin de promouvoir la culture de la paix et de la non-violence et de protéger le droit fondamental des enfants à l’éducation.

« Nous avons donné mandat à notre représentant, de signer le protocole après analyse du contenu et en concertation avec les autres fédérations. Nous sommes arrivés à poser cet acte responsable. Nous allons donner l’information à nos camarades à la base et ensemble, nous allons œuvrer pour que le calme revienne dans le secteur et que le travail continue », a confié Atsou Atcha Coordonnateur de la Coordination des syndicats de l’Education du Togo (CSET, la puissante organisation des enseignants) à la sortie des assises.

Le nouveau découpage de l’année scolaire sera publié dès la semaine prochaine, l’année scolaire ayant été fortement perturbée depuis le début de la rentrée en octobre.

Rappelons que la principale revendication brandie par les enseignants grévistes ces dernières semaines, porte sur l’augmentation des primes et indemnités. Actuellement, les montants des primes varient entre 19 et 35% des salaires des enseignants, selon la CSET. Pour elle, ces primes doivent être portées à 50% des salaires pour tous les enseignants. FIN

Abbée DJAGLO

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