Crise au Togo : Les législatives le 20 décembre (CEDEAO)

Les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ont exhorté mardi soir à Lomé, le gouvernement togolais « à procéder à la révision intégrale du fichier électoral en vue de l’organisation, le 20 décembre 2018 des élections législatives ».

Dans un communiqué final rendu public à l’issue du 53e sommet, les chefs d’États ont pris une série de mesures pour une sortie de crise au Togo. Douze présidents (sur les 15) ont pris part activement à ce sommet dans un hôtel luxueux de Lomé.

A l’issue d’une longue journée de conclave, les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont « invité le gouvernement et les acteurs politiques à œuvrer en vue de l’adoption des réformes constitutionnelles en prenant en compte, entre autres, les points suivants: (i) le mode de scrutin à deux tours pour l’élection du président de la république, (ii) la limitation à deux, du nombre de mandats présidentiels, (iii) la recomposition de la Cour constitutionnelle pour notamment revoir sa composition et limiter le nombre de mandat de ses membres (iv) et le renforcement du processus électoral ».

La conférence des chefs d’État a « recommandé l’adoption de ces réformes par la voie parlementaire en vue d’accélérer le processus de leur mise en œuvre. Le cas échéant, ces réformes seront soumises aux consultations électorales ».

Les chefs d’État se sont réjouis « des dispositions envisagées par le gouvernement togolais dans la préparation, l’organisation et le déroulement d’élections transparentes, crédibles et inclusives à travers notamment : (i) l’accélération et la finalisation du recensement électoral pour établir des listes électorales fiables, (ii) la possibilité pour les togolais vivant à l’étranger de voter dans leurs lieux de résidence lors des élections nationales (iii) et le déploiement des observateurs électoraux ».

Les dirigeants ouest-africains ont invité « toutes les parties à s’inscrire dans le strict respect de la constitution ».

Par ailleurs, ils ont décidé « d’instituer un comité de suivi composé des représentants des facilitateurs, de la majorité au pouvoir, de la coalition des 14 partis de l’opposition et de la commission de la CEDEAO pour assurer le suivi de la mise en œuvre des présentes décisions ».

Ces recommandations de la CEDEAO interviennent à un moment où la coalition de l’opposition qui manifeste contre le régime depuis plus de dix mois, rejette l’idée d’élections avant la mise en place des réformes.

Au cours de sommet, les chefs ont planché sur d’autres sujets : le rapport intérimaire 2018 de la CEDEAO, le rapport de la 40e session ordinaire du Conseil de la médiation et de sécurité, le rapport de la 80e session ordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO. Ils n’ont pas passé sous silence la situation politique en Guinée Bissau, la présidentielle au Mali et le rapport de la Task Force présidentielle sur la monnaie unique de la CEDEAO.

S’agissant de la Gambie, les chefs d’État se sont félicités de l’évolution positive de la situation politique dans le pays, marquée par la tenue, avec succès des élections locales le 12 mai dernier et ont encouragé le gouvernement à « accélérer la mise en œuvre effective et coordonnée du programme de réforme du secteur de la défense ». FIN

 

Junior AUREL