Crise au Togo : Faure Gnassingbé insiste sur le « dialogue » mais ne lâche pas le « référendum »

Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a une fois encore affiché mercredi soir sa volonté de « dialoguer » avec l’opposition pour une sortie de crise, mais ne lâche pas son projet de révision constitutionnelle à soumettre au peuple par « référendum ».

« Le dialogue doit rester la voie privilégiée de résolution des désaccords entre les acteurs politiques », a déclaré Faure Gnassingbé, dans son message télévisé de vœux du nouvel An.

« Le Togo mérite que chacun d’entre nous lui donne le meilleur. Et le meilleur, à mon sens, c’est de valoriser, entretenir et préserver les acquis, puis d’œuvrer à améliorer l’existant en opérant les réformes qui s’imposent, dans le respect des principes de l’Etat de droit et de la démocratie », a-t-il souligné, sans donner la date des discussions.

« Je n’ai aucun doute qu’aujourd’hui encore, nous sommes capables d’explorer toutes les voies de la concertation et des échanges d’idées, de dépasser les griefs tenant aux personnes et aux circonstances pour nous élever à la hauteur de ce que notre pays mérite », a-t-il indiqué.

Selon lui, « si des avancées ont été réalisées dans plusieurs secteurs, l’animation de la vie politique, en revanche, n’a pas toujours été à la mesure de la profonde aspiration du peuple togolais à la concorde et à la paix ».

« La culture du vivre-ensemble, la courtoisie et la fraternité ont souvent été affectées par des attitudes, des postures et des comportements qui sont aux antipodes de nos valeurs. C’est une situation qui m’est intolérable, elle est préjudiciable à notre marche commune », a souligné le chef d’Etat togolais.

« Dans le souci de préserver notre pays de ces menaces, les auteurs et les responsables d’actes de violence, de destruction et de meurtres doivent être recherchés et soumis à la rigueur de la loi. Nous devons cela aux victimes, à toutes les victimes ».

Au moins 14 personnes ont trouvé la mort et plusieurs blessés enregistrés, depuis le début de cette crise. Parmi les victimes, deux militaires lynchés. Plus édifices publics, ainsi que des maisons privées, appartenant notamment à des cadres du parti au pouvoir, ont été saccagés et incendiés.

Revenant sur le projet de révision constitutionnelle, Faure Gnassingbé a précisé : « Conformément à notre loi fondamentale, c’est maintenant au peuple togolais tout entier, seul détenteur de la souveraineté nationale, qu’il appartient de se prononcer librement. Dans l’Etat de droit que nous construisons, nous ne pouvons pas prétendre substituer des voix plus autorisées au suffrage universel ».

Notons que ce texte n’est pas rétroactif, donc permettra à Faure Gnassingbé de se représenter en 2020, s’il le désire.

Le Togo traverse depuis quatre mois, une nouvelle crise politique marquée par des manifestations à répétition de la coalition de l’opposition.

Les 14 partis politiques de ce regroupement exigent notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.

La communauté internationale a appelé les protagonistes de la crise à des discussions, afin de trouver une solution durable à cette crise.
Pour l’instant, le dialogue annoncé depuis début novembre par le gouvernement, peine à démarrer.

Outre les mesures d’apaisement exigées par l’opposition, les deux parties sont à couteaux tirés sur la présence ou non d’un médiateur à ces discussions. FIN

Ambroisine MEMEDE

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