Crise alimentaire et nutritionnelle dans les Etats membres de la CEDEAO et du CILSS : Les experts pour des politiques cohérentes, invitent les Etats à respecter leurs différents engagements

Entamée depuis lundi à Lomé, la réunion de haut niveau des experts de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) sur la crise alimentaire et nutritionnelle , s’est achevé ce mardi après-midi après l’adoption d’un rapport final, a constaté l’Agence Savoir News.

Dans ce document, les participants ont invité les différents acteurs à prendre la mesure de la crise, car la situation est très préoccupante.

Ils ont invité les commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA à soutenir la mise en œuvre des mesures spéciales pour assurer une meilleure gestion de la transhumance transfrontalière, et les organisations pastorales pour des actions de sensibilisation et de dialogue dans les zones de conflits comme le Burkina, le Niger et le Mali.

« Les partenaires techniques et financiers doivent aussi envisager d’apporter des ressources complémentaires en vue de mieux gérer la période de soudure et d’en assouplir les conditions d’accès », souligne le rapport.

Les participant ont exhorté les Etats à respecter leurs engagements notamment l’allocation budgétaire d’au moins de 10% des ressources financières propres pour compter de l’exercice budgétaire 2013 dans le cadre de la mise en œuvre des actions prioritaires des programmes nationaux d’investissement agricole et de sécurité alimentaire.

Selon le rapport, les organisations intergouvernementales doivent accélérer la mise en œuvre du Réseau de société de gestion de stock de sécurité alimentaire (ROSOGEST) et de la création de la Réserve alimentaire régionale.

« La commission de l’UEMOA devra accélérer son programme de renforcement des infrastructures nationales de stockage alimentaire et celle de la CEDEAO doit installer l’agence régionale et du fonds régional pour l’agriculture et l’alimentation d’ici fin 2012, sans oublier la réalisation par les deux commissions des infrastructures de soutien à la production alimentaire, de renforcement des marché, et celles spécifiquement destinées aux communautés pastorales confrontées à la transhumance transfrontalière saisonnière », précise le texte.

Les partenaires financiers et techniques ont été exhortés à renforcer l’appui au financement des plans nationaux d’investissements et de sécurité alimentaire.

Selon Lapodini Marc Atouga, commissaire de la CEDEAO chargé de l’agriculture, les recommandations issues des travaux seront présentées aux chefs d’Etats de la CEDEAO pour validation: « ensuite, la commission fera tout sa mise en œuvre effective. Notre devoir est de pousser les partenaires à appliquer les recommandations, car ils comprennent mieux les difficultés des populations ».

Rappelons que la rencontre de Lomé a été conjointement organisée par la CEDEAO, l’UEMOA et le CILSS.

Le CILSS a été créé le 12 septembre 1973 à la suite des grandes sécheresses qui ont frappé le Sahel dans les années 70.

Les travaux de ce mardi ont été ouverts par le Premier ministre togolais Gilbert Fossoun Houngbo. Plusieurs personnalités dont des ministres du gouvernement, le président de la commission de l’UEMOA Kadré Désiré Ouédraogo et Tiemoko Meyliet Koné, le gouverneur de la BCEAO, étaient également présentes.

Les productions céréalières du Sahel et d’Afrique de l’Ouest sont en effet en baisse de 9% par rapport à la campagne agricole 2010/2011, année de production record, avait souligné M.Houngbo.

« Près de 6 millions de personnes étaient en insécurité alimentaire sévère en mars 2012 ; une situation qui pourrait s’aggraver en raison des circonstances particulières sévissant au Mali, circonstances ayant entraîné des milliers de déplacés. Les prix des denrées alimentaires restent à un niveau élevé et les échanges de produits agricoles sont entravés par la multiplication des contrôles frontaliers et les nombreuses tracasseries routières. La situation nutritionnelle demeure également préoccupante avec des taux de malnutrition au-dessus du seuil d’alerte qui est de 10% », avait-il précisant affirmant que « la situation est grave et préoccupante ». FIN

Nicolas KOFFIGAN / Edem Etonam EKUE

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