Covid-19/Impact sur le secteur privé : Des chiffres inquiétants, la CCIT sollicite le soutien du gouvernement

Le président de la CCIT (au milieu), lors de la rencontre

Si la pandémie dure plus de trois mois, « plus de 92% des entreprises du secteur privé » pensent ne pas pouvoir rembourser leur prêt, et 84% ne pourront pas payer leurs employés, indiquent les résultats d’une étude de l’impact du Covid19 sur le secteur privé togolais, rendues publiques jeudi par la CCIT.

Au total, 1084 petites, moyennes et grandes entreprises des secteurs de l’industrie, du commerce, des mines et BTP, ainsi que des services et de l’agriculture, ont été ciblées par cette étude. Elle a été commandée par la Chambre du commerce et d’industrie du Togo (CCIT).

La crise due au nouveau coronavirus qui secoue la planète depuis novembre 2019, a déjà fait 9 morts au Togo depuis son apparition le 7 mars dernier. Cette situation a conduit le gouvernement à prendre des mesures sévères dont l’Etat d’urgence sanitaire pour une période de 3 mois avec un couvre-feu entre 20 heures et 6 heures du matin, depuis le 2 avril. Depuis le 16 mars, tous les événements internationaux prévus au Togo ont été annulés dans le cadre de la riposte contre le Covid19. Plusieurs activités sont donc perturbées.

Des chiffres qui inquiètent

Selon les résultats rendus public par Germain Meba (Président de la CCIT), le chiffre d’affaire de plus de 92% des entreprises a connu une baisse entre février et mars 2020.

« Plus de 34% des entreprises du secteur privé togolais ont vu leur chiffre d’affaire baisser de plus de 75%. Près de 62% des entreprises ont enregistré une baisse de plus de 50% et la majeure partie des entreprises ont opté pour le travail à temps partiel. Une proportion de 24,6% des entreprises ont préféré arrêter temporairement leurs activités : 25,3% pour mise au chômage technique de leurs employés et 13,3 pour une baisse de leur production… », indique cette étude qui a débouché sur une série de recommandations, lues par M. Meba.

Au nombre des difficultés liées à la situation actuelle des entreprises, le rapport évoque une baisse des ventes, difficultés d’accès au financement, une baisse de la production, des problèmes d’approvisionnement,…

Pour Germain Meba, le secteur privé togolais dispose aujourd’hui, d’éléments concrets, pouvant lui permettre de faire d’idoines propositions au gouvernement, afin qu’il puisse soutenir ce secteur en cette période difficile.

« Cette étude a donc permis à la CCIT, de donner l’occasion aux opérateurs économiques, d’exprimer leur ressenti et de proposer des approches de solutions et des mesures d’atténuation des effets liés au Covid19 », a-t-il expliqué.

La CCIT recommande

Plusieurs recommandations faites par la CCIT pour un allègement de la situation financière des entreprises du secteur privé.

« Le report sans frais des remboursements de prêts par les établissements de crédit, la subvention de mesures de protection des employés et des clients contre la pandémie », indique le rapport.

Vue partielle des journalistes

Comme mesures d’atténuation des risques liés au Covid19, le rapport recommande également au gouvernement, d’offrir aux grandes entreprises du secteur privé, une ligne de crédit spéciale sous forme de prêt, ainsi que des allègements fixés.

« Le soutien de petites et moyennes entreprises du secteur privé par une garantie d’accès au financement, l’octroi de subventions et de prêts, l’exonération du payement de l’IRPP et de l’IS pour une période donnée et l’octroi d’une subvention d’au moins le SMIG pendant la crise, à chaque employé », souligne le texte.

Outre ces mesures, le gouvernement pourra également soutenir les sous-secteurs qui éprouvent d’énormes difficultés pour leur maintien, à travers des mesures fiscales spéciales, et mettre à leur disposition, des lignes de crédit professionnelles avec garantie de l’Etat. Le renforcement de la promotion de la consommation locale fait également partie des recommandations.

« Les difficultés que rencontrent nos entreprises sont connues et, de façon concertée avec les autorités, nous travaillerons à la préservation des acquis, à travers les différentes réformes engagées pour la promotion d’une économie forte, inclusive et durable », a expliqué M. Meba.

Notons que la CCIT a été soutenue dans son action par avec le soutien l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Université de Lomé.

Notons que la CCIT se veut une institution de représentation, d’accompagnement et de suivi du secteur privé. FIN

Edem Etonam EKUE