Combattre le réchauffement climatique et la pauvreté extrême: Aliou Dia touche du doigt un projet à Naki-Ouest

Aliou Dia à Fal-Nague.

Aliou Dia (Représentant Résident du programme des Nations Unies pour le Développement /PNUD au Togo) a poursuivi sa tournée ce lundi à l’intérieur du pays, afin de toucher du doigt d’autres projets financés par l’agence de développement onusienne.

M.Dia s’est rendu à Fal-Nague (plus de 660 km au nord de Lomé), un petit village d’environ 700 habitants au milieu de la brousse dans le canton de Naki-Ouest.

Sur place est exécuté le projet « Reboisement Intensif et Agriculture Durable dans les Préfectures de Cinkassé, Kpendjal, Oti, Tandjouare et Tône », financé par le PNUD dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Micro Financements du Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF/FEM) et piloté par l’Ong Songou-Man (qui signifie + l’ombre est bonne+ en langue locale Moba).

A travers ce projet, les habitants de Fal-Nague et des autres villages bénéficiaires, entendent combattre la dégradation des sols et de la flore, le  réchauffement climatique et la pauvreté extrême par la sylviculture en milieu  rural. Ainsi, ces populations rurales ont été sensibilisées et formées à la sylviculture par des responsables de l’Ong Songou-Man.

Aliou Dia à Fal-Nague

Ce qui leur a permis de mieux cerner les vraies causes environnementales des  effets des changements climatiques et d’abandonner la pratique de feux de végétation et l’agriculture sur brûlis.

Sur une superficie de 3 hectares, ils ont planté des arbres qu’ils entretiennent, afin de maintenir le sol de manière durable.

Grâce à l’eau de puits (trois puits bien installés), ils font également le maraîchage : ils cultivent du maïs, du riz, des oignons et des légumes de toutes sortes, pour leur alimentation et aussi pour la vente dans les petits marchés des villages voisins.

 

Les femmes du village désormais autonomes

 

« Grâce à ce projet, les femmes de ce village sont autonomes sur plusieurs plans. Nous faisons du maraîchage, ce qui nous permet de mieux vivre de nos récoltes. En plus, nous vendons une bonne partie dans les marchés pour régler nos petites charges », s’est réjouie Mme Kouassia Kombaté (présidente du groupement des femmes de la localité).

« Nous maîtrisons aussi les techniques de compostage rapide, ce qui nous permet d’utiliser moins d’engrais et de rentabiliser notre activité. Nous avons quelques bois de chauffage pour préparer », a-t-elle ajouté.

Selon des responsables de l’Ong l’Ong Songou-Man, le projet a été financé à hauteur de 23,446 millions par le PNUD. L’Association Les Amis de Daluag et Dapaong l’a également soutenu pour 12,460 millions de F.CFA.

Aliou Dia puisant de l’eau dans l’un des puits.

« Les habitants de ces villages ont compris aujourd’hui d’où viennent leurs problèmes, parce qu’ils vivent de plein fouet les effets des changements climatiques. Ce projet a permis de leur apprendre à planter, à faire le compostage pour lutter contre la dégradation des sols », a souligné (Salifou Bounele, environnementaliste et responsable de l’Ong Songou-Man).

« En plus, les puits maraîchers qui sont installés, permettent à ces habitants de continuer l’agriculture pendant la saison sèche pour augmenter leurs revenus. Mais avec ces puits, les populations travaillent 7 à 8 mois sur 12 et ils améliorent leurs conditions de vie. Dans notre région, nous avons 53 bas-fonds. Si on pouvait accompagner toutes les communautés riveraines à faire ces activités génératrices de revenues, je pense qu’on aurait combattu sérieusement la pauvreté », a-t-il ajouté.

Les femmes du village, exprimant leur joie.

Le Représentant Résident du PNUD au Togo s’est dit satisfait de l’engouement des habitants de Fal-Nague autour du projet. Les populations ont exprimé d’autres besoins notamment l’insuffisance des puits qu’elles ont d’ailleurs transformés, en sources d’eau potable, faute de forage dans la zone. Elles partagent ces trois puits avec les habitants des villages voisins.

« Le chef du village et les femmes ont tous exprimé ce besoin : les aider à augmenter le nombre de puits, sinon les aider à construire des forages qui vont servir à l’alimentation des populations en eau potable et que les puits servent uniquement aux cultures maraîchères. J’ai profité pour visiter l’école primaire du village, il y a un besoin énorme », a précisé M.Dia. FIN

 

De Dapaong, Junior AUREL