Club de la Presse: Des journalistes ont débattu ce vendredi à Lomé, sur la législation en matière de presse

Des journalistes se sont retrouvés ce vendredi à Lomé, rencontre au cours de laquelle ils ont débattu autour du thème: « La législation togolaise en matière de presse, contenu, atouts, insuffisance, suggestion de reformes », a constaté l’Agence Savoir News.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des rencontres périodiques initiées par l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT), dénommées « Club la Presse ». La séance a été animée par Me Florent Jonas Sokpo.

Selon ce dernier, lorsqu’on parle de la législation togolaise en matière de presse, on pense aux conventions internationales ratifiées et aux textes qui régissent le métier : « En effet, l’article 26 de la constitution, garantit la liberté de la presse. Il y a aussi le code de déontologie et de législation de la presse. La liberté d’expression n’est pourtant pas un droit absolu, elle est restreinte par des lois et des textes ».

« En 1998, un nouveau code qui a particularité d’être une référence en Afrique, a été malheureusement modifié en 2000 et encore en 2002. Une autre modification aura lieu en 2004, où il a été demandé au Togo de ramener son texte régissant les médias aux normes internationales », a-t-il indiqué.

Pour Me Sopko, le code de la presse au Togo qui traite particulièrement les conditions de création, de distribution et de dépôt respectant les délais, a des atouts énormes, notamment sa conformité avec les standards internationaux et la reconnaissance de la liberté de la presse.

« Les avantage des textes de code de la presse sont énormes, car la presse écrite n’est pas soumise à l’autorisation préalable, mais de déclaration, alors que la radio et presse sont régies par le régime de d’autorisation. Un autre atout est que le journaliste n’a pas droit de dévoiler la source de son information et l’autre aussi, c’est la close de conscience régis par l’article 64 du code de la presse. L’instauration de l’aide publique à la presse, constitue aussi un atout, car la presse jour un rôle de sentinelle dans la cité. La procédure de flagrant délit est proscrite. La détention préventive est aussi proscrite, la diffusion de fausses informations sont passibles d’amende et non d’emprisonnement », a-t-il précisé.

Le code de la presse ne comporte pas uniquement des avantages, selon le conférencier.

Il a indiqué que cette même législation contient des faiblesses: « par exemple la HAAC ne joue pas son rôle dans la nomination des directeurs des organes de presse d’Etat. Le code de la presse renferme des articles trop vagues, en l’occurrence son article 2 qui parle de l’ordre public, dans la mesure où l’ordre public englobe tout et c’est confus ».

« La presse dans son ensemble présente un visage pas toujours encourageant. On constate toujours des titres sans commune mesure avec l’article, le refus de l’excellence et une propension au compte-rendu de séminaires au lieu des faire des articles d’enquêtes où on fait des recherches approfondies. La confraternité manque, l’agression contre les journalistes est un élément indicateur de la démocratie », a-t-il dénoncé.

La presse a joué, selon lui, un rôle et continue de le jouer pour la conquête de la liberté: « il est important de réfléchir sur un cadre conforme des médias, sans oublier celui des médias en ligne et adopter la convention collectives ».

« La situation précaires du journaliste favorise quelques dérives. Il faut qu’on arrive à supprimer certains délits. Il serait bien que les organes de presse se muent en société ou en entreprise de presse pour qu’on n’arrive pas à la saisie de leurs biens après un procès. On doit arriver à ériger les médias d’Etat en médias publics. Il faut inscrire une procédure judiciaire cohérente dans le code de la presse et aussi le problème d’attribution des fréquences », a suggéré Me Sokpoh.

Pour Ruffin Godjo, le chargé de programmes de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung, le Togo a fait l’option d’un système politique démocratique et en démocratie, on est obligé de faire reposer tout sur les textes. Du coup, les médias sont obligés de fonder leur travail sur les textes qui régissent leur métier et le cours de déontologie.

« Si les textes qui régissent les médias ne sont pas cohérents, il est difficile pour les journalistes de faire leur travail. Il est donc important que les organes de presse puissent évoluer pas comme une boulangerie, car ils ont pour mission d’informer juste, et non faire des affaires ou à manipuler. Il est très difficile pour un journaliste dans notre contexte d’avoir accès aux documents officiels pour faire ses analyses », a-t-il expliqué. FIN

Nicolas KOFFIGAN

Savoir News, une équipe jeune et dtnamique