Cherté des produits importés : OADEL appelle à consommer local

Tata Yawo Ametoenyenou, directeur exécutif de OADEL

L’organisation pour l’alimentation et le développement local (OADEL), a appelé vendredi à Lomé, les consommateurs à privilégier les produits locaux, face à la cherté des produits importés, a constaté une journaliste de l’agence Savoir News.

La crise sanitaire engendrée par la Covid-19 (cause du ralentissement des activités économiques), ajoutée à la guerre entre la Russie et l’Ukraine a entrainé une hausse vertigineuse des produits de première nécessité comme l’huile et le blé. Cette situation a engendré une cherté de certains produits notamment le pain, entièrement produit à base de farine de blé.

Dans une lettre ouverte, Tata Yawo Ametoenyenou (directeur exécutif de OADEL) appelle les consommateurs à réduire leur dépendance vis-à-vis de la farine de blé et trouver des « solutions durables » pour moins subir la cherté des produits importés.

« A l’heure où les huiles végétales ont vu doubler leur prix sur le marché, à l’heure où des boulangeries ont de l’argent pour acheter la farine de blé, mais n’en trouvent même pas sur le marché pour produire du pain; nous devons saisir ces moments pour transformer notre détresse en actions… Le temps de la souveraineté alimentaire est venu et tout dépend de nous », a-t-il expliqué.

Il faut changer de paradigme

Tata Ametoenyenou face à la presse, vendredi à Lomé

Selon le directeur exécutif de OADEL, le moment est venu de se poser certaines questions : que voulons-nous manger ? Et comment allons-nous produire ce que nous allons manger ? Les réponses à ces questions doivent nous guider vers d’une part, une transition alimentaire voulue et non subie, et d’autre part, vers une transition agricole voulue et non subie »

Notons que OADEL travaille depuis plus de 10 ans, à former les boulangères artisanales, pour la production du pain local en substituant la farine de blé à un taux de 15% par des farines panifiables locales de soja, de sorgho ou de manioc. Mais, malgré cet accompagnement, très peu de boulangères produisent de nos jours et distribuent ces pains locaux.

Le responsable de cette organisation a donc invité l’Etat à aller vers « un contrat social avec l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeurs du pain local, en vue de produire et distribuer sur l’ensemble du territoire un pain local de qualité, d’ailleurs plus nutritif que le pain de blé. Il a surtout invité les consommateurs à privilégier les produits locaux.

« A ces moments où les aliments coûtent chers à cause des crises exogènes, nous devons en tant que nation, trouver des solutions avec les forces économiques endogènes pour résister, innover et produire par nous-mêmes. Cette crise due à la Covid-19 et à la guerre entre la Russie et l’Ukraine doit nous montrer le chemin de la domestication de notre alimentation et de notre économie », a-t-il souligné.

« Mangeurs que nous sommes, nous devons prendre conscience que l’agriculteur et le transformateur agro-alimentaire ne peuvent pas produire pour un marché qui n’existe pas. Nous sommes le marché de nos paysans et de nos transformateurs agro-alimentaires. Nous devons chacun faire le bon choix en privilégiant les produits locaux de qualité car nos choix peuvent influencer les modes de production et de distribution des produits locaux, mêmes les politiques agricoles et alimentaires », a expliqué M. Ametonyenou. FIN

Ambroisine MEMEDE