Charlie Hebdo : le Sénégal ne « cautionne » pas ce qui pourrait être « source de tension » (Sall)

Le Sénégal, où le dernier numéro de Charlie Hebdo a été interdit, ne peut pas « cautionner » des caricatures du prophète Mahomet car elles pourraient être « sources de tensions sérieuses sur l’ensemble de la planète », a justifié jeudi son président Macky Sall.

Dakar a interdit la diffusion « par tout moyen » de l’édition de mercredi de « Charlie Hebdo », ainsi que celle du quotidien « Libération », qui a repris la Une de l’hebdomadaire satirique, où figure une caricature du prophète Mahomet déclarant: « Je suis Charlie », et en surtitre « Tout est pardonné ».

Le Sénégal, « république laïque » où la presse est libre et les censures de journaux rares, compte plus de 90% de musulmans. Plusieurs chefs religieux locaux ont dénoncé les caricatures du prophète par Charlie Hebdo.

« Nous ne pouvons pas, au nom de la liberté de la presse, cautionner ou ne pas réagir face à ce qui pourrait (causer) des sources de tensions sérieuses sur l’ensemble de la planète », a expliqué Macky Sall, pour qui « la liberté des uns commence là où s’arrête celle des autres ».

« Lorsqu’on reprend des caricatures du prophète Mahomet, pour le président du Sénégal que je suis – un pays où il y a 95% de musulmans – je ne peux pas cautionner une telle publication », a-t-il souligné, qualifiant la Une du journal de « provocation tout à fait inutile ».

Macky Sall, également président de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a participé à la « marche républicaine » organisée dimanche à Paris contre « le terrorisme », s’attirant des critiques au Sénégal.

Sa présence était « une manifestation de solidarité face à une agression barbare que des Français ont subie suite à la tuerie » de Charlie Hebdo », a expliqué le chef de l’Etat, en visite jeudi à Ouagadougou pour « faire le point » sur la transition politique au Burkina Faso, où l’ex-président Blaise Compaoré a été renversé le 31 octobre.

SOURCE : AFP