MINUSMA : 257 casques bleus tués depuis sa création en 2013

257 casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) ont été tués depuis sa création en 2013.

Tel est le bilan dressé samedi par El-Ghassim Wane, chef de ladite Mission à l’occasion de la journée internationale des Casques bleus, célébrée ce dimanche sous le thème : « Populations, Paix, Progrès – L’importance des partenariats ».

Parmi ces casques bleus tués, figurent des soldats togolais. La dernière attaque terroriste dont a été victime le contingent togolais au Mali, remonte à décembre dernier, avec 7 soldats togolais tués. Le Togo, l’un des pays très actifs au sein de la MINUSMA, compte plus de 1.100 soldats.

« La MINUSMA a le malheureux privilège d’être la plus dangereuse des opérations de maintien de la paix que les Nations unies conduisent en différentes parties du globe. Depuis son déploiement au Mali, il y a un peu moins d’une décennie, la Mission a perdu 257 casques bleus, venus tous au Mali sans autre ambition que celle d’apporter leur pierre à l’édifice de la paix », a souligné El-Ghassim Wane.

« Nous portons en nous leur mémoire, et leur sens du devoir continue de nous inspirer dans la conduite de la tâche difficile, complexe, mais aussi exaltante, qui est la nôtre (…). Nous avons l’obligation de continuer à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que les sacrifices par eux consentis ne soient pas vains. C’est là le plus grand hommage que nous pouvons leur rendre », a-t-il précisé.

« C’est ici pour moi », a-t-il poursuivi, « l’occasion de redire mon appréciation à nos personnels civils et en uniforme pour le travail qu’ils abattent au quotidien dans un environnement opérationnel qui n’a rien de facile ».

« Ce travail ne reçoit hélas pas toujours l’écho qu’il mérite, et cela se comprend eu égard à l’ampleur des défis qui restent à surmonter, mais il n’en reste pas moins éminemment positif et concret, qu’il s’agisse de la protection de populations en détresse, à travers non seulement la protection physique lorsque celle-ci est faisable mais aussi le plaidoyer politique; de la promotion de la réconciliation et du dialogue entre communautés que des difficultés conjoncturelles ont mis aux prises; ou de la mise en œuvre d’une multitude de projets de portée diverse qui améliorent, d’une certaine façon, un quotidien fait de souffrances et de privations. Les populations que nous servons ne s’y trompent pas, qui demandent plus et pas moins de MINUSMA », a indiqué El-Ghassim Wane.

« Ces actions qui font le quotidien de nos casques bleus s’inscrivent dans le contexte d’ensemble de notre accompagnement des différents processus politiques à l’œuvre au Mali et d’efforts dans les domaines transversaux des droits de l’homme et de l’égalité des genres », a-t-il ajouté.

En s’inclinant devant la mémoire des casques bleus tués, le chef de la MINUSMA a exprimé toute sa solidarité avec le gouvernement et le peuple maliens : « Les souffrances vécues sont indicibles, et tout doit être mis en œuvre pour mettre un terme au cycle de violence qui afflige le Mali depuis de si nombreuses années ».

Rappelons que la MINUSMA a été créée par la résolution 2100 du Conseil de sécurité, du 25 avril 2013, pour appuyer le processus politique dans ce pays et effectuer un certain nombre de tâches d’ordre sécuritaire.

Le Conseil de sécurité a demandé à la MINUSMA d’aider les autorités de transition maliennes à stabiliser le pays et à appliquer la feuille de route pour la transition.

Par l’adoption de la résolution 2164 du 25 juin 2014, le Conseil a décidé d’axer le mandat de la MINUSMA sur des tâches prioritaires telles que la sécurité, stabilisation et protection des civils, l’appui au dialogue politique national et à la réconciliation nationale, ainsi qu’à l’appui au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays, à la reconstruction du secteur de la sécurité malien, à la promotion et la protection des droits de l’homme, et à l’aide humanitaire.

ENCADRÉ (Quelques chiffres)

Effectifs de la MINUSMA (Mars 2022)

Personnel autorisé

13.289 militaires

1.920 policiers

1.619 civils (781 nationaux – 838 internationaux)

Personnel effectivement déployé au Mali

12.266 militaires

1.720 policiers

1.180 civils (661 nationaux – 585 internationaux, 155 Volontaires des Nations Unies)

Les militaires sont déployés sur 12 sites du Mali répartis en Secteur

-Secteur Nord (Kidal, Tessalit, Aguelhoc)

-Secteur Sud (Bamako)

-Secteur Est (Gao, Ménaka, Ansongo)

-Secteur Ouest (Tombouctou, Ber, Goundam)

-Secteur Centre (Mopti-Sévaré, Douentza). FIN

Ambroisine MEMEDE