Burundi : Le correspondant de RFI et de l’AFP arrêté et roué de coups

Le journaliste burundais, Esdras Ndikumana, correspondant de RFI et collaborateur de l’AFP a été agressé dimanche, après l’assassinat du bras droit du président Nkurunziza.

La radio française RFI a protesté auprès des autorités burundaises après «l’agression intolérable» de son correspondant Esdras Ndikumana, également collaborateur de l’AFP, qui a été arrêté et roué de coups dimanche.

Le journaliste burundais a été arrêté par les forces de sécurité gouvernementales alors qu’il prenait des photos, à Bujumbura, sur les lieux d’une attaque à la roquette qui a coûté la vie au général Adolphe Nshimirimana, bras droit du président Pierre Nkurunziza.

Retenu deux heures dans les locaux des forces de sécurité, le journaliste dit avoir été violemment frappé au dos, aux jambes et sur la plante des pieds, avant d’être relâché et hospitalisé. « Ses jours ne sont pas en danger, mais il est en état de choc et présente de sérieuses contusions », précise RFI dans un communiqué.

Une «agression intolérable» contre un journaliste dans le cadre de ses fonctions

«Le groupe France Médias Monde (RFI, France 24, Monte Carlo Doualiya), dont les correspondants et envoyés spéciaux ont déjà été mis en difficulté d’exercer leur métier au Burundi au cours des dernières semaines, condamne fermement cette agression intolérable contre un des ses journalistes dans le cadre de ses fonctions, et lui apporte tout son soutien», indique le texte.

«RFI a officiellement protesté contre cette agression auprès des autorités burundaises, et va leur adresser une lettre, conjointement avec l’AFP, pour demander des explications et exiger qu’elles garantissent la sécurité de ses collaborateurs au Burundi afin qu’ils puissent continuer d’exercer librement leur mission d’information», ajoute le communiqué.

La directrice de l’Information de l’AFP Michèle Léridon s’était déclarée dimanche «très choquée» par cette agression.

«Nous allons demander des explications aux autorités du Burundi ainsi que l’assurance qu’un tel incident ne puisse se reproduire. Notre correspondant doit pouvoir continuer à exercer sa mission d’information en toute sécurité», avait-elle ajouté.

Une centaine de morts et 170.000 déplacés

Depuis fin avril, un mouvement de contestation est né au Burundi, pour s’opposer à la réélection du président Pierre Nkurunziza, élu en 2005 et 2010. Les violences qui ont émaillé le pays ont fait une centaine de morts et poussé quelque 170.000 personnes, selon l’ONU, à fuir dans les pays voisins.

Après avoir déjoué mi-mai une tentative de coup d’État, les autorités burundaises ont brutalement réprimé les manifestations, empêchant tout nouveau rassemblement.

Le général Nshimirimana, tué dimanche, avait joué un rôle-clé au sein des forces de sécurité pour déjouer la tentative de coup d’Etat et mettre un terme aux manifestations.

SOURCE : AFP