Burkina: Scènes de joie à Ouagadougou après l’annonce du coup d’État

Des centaines de Burkinabè saluaient lundi l’annonce de la prise de pouvoir de militaires qui ont chassé le président Roch Marc Christian Kaboré, en paradant à motos dans les rues de Ouagadougou où se mêlaient cris de joie et coups de sifflets.

« C’est une victoire, un nouveau départ pour le peuple burkinabè avec la chute d’un régime incapable qui devenait oppresseur, avec une réelle volonté de museler ou embastillé tous ceux qui osaient dénoncer son incapacité », a déclaré à l’AFP Amado Zoungrana, juché sur une moto le drapeau du Burkina en main. « Nos larmes vont cesser maintenant. Nous demandons aux militaires en qui nous avons confiance de travailler ensemble pour le retour de la paix au Burkina », a-t-il poursuivi.

Pour Sadia Ouedraogo, qui jubilait à la place de la Nation, où se sont réunies plusieurs centaines de personnes, « ce dénouement n’est pas seulement une joie, mais plutôt un gros soulagement de voir la fin d’un régime incompétent. Nous espérons que les nouvelles autorités vont mettre fin à l’insécurité ».

« C’est l’aboutissement d’une somme d’erreurs commise par le gouvernement Kaboré qui a tellement opprimé la jeunesse et l’a poussée à la révolte », a estimé de son côté Lassina Ouangrawa.

« C’est une nouvelle page pour l’armée burkinabé qui doit rentrer dans l’histoire en se focalisant sur l’essentiel à savoir libérer le Burkina des groupes terroristes qui nous ont assez endeuillés », a renchéri Serge Compaoré.

Les manifestants ont entonné l’hymne national avant de se disperser à l’approche de l’heure du couvre feu instauré par les militaires.

Lundi après-midi, une quinzaine de militaires en uniforme ont annoncé à la télévision publique leur prise de pouvoir, dans ce pays sahélien miné par d’incessantes attaques jihadistes.

La population avait manifesté à plusieurs reprises ces derniers mois pour réclamer le départ du président jugé « incompétent » pour résoudre la crise sécuritaire. De nouveaux rassemblements de soutiens sont prévus à partir de mardi, selon des organisations de la société civile.

Dans le sillage du Mali et du Niger, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait en près de sept ans plus de 2.000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.

SOURCE : AFP