Burkina: Au moins 5 « volontaires » antijihadistes tués dans le Nord

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Au moins cinq membres des Volontaires de défense de la patrie (VDP), supplétifs civils qui aident les forces de sécurité dans la lutte antijihadiste au Burkina Faso, ont été tués mardi lors d’une attaque, a rapporté mercredi un élu local.

« Des individus armés ont attaqué hier (mardi) le site d’or d’Anra », exploitation aurifère artisanale, située dans le village de Pelhouré, près d’Arbinda (Nord), « faisant cinq morts parmi les volontaires », a déclaré à l’AFP cet élu local sous le couvert de l’anonymat.

« Plusieurs membres du groupe de défense (volontaires) sont portés disparus », a-t-il poursuivi.

Joint par l’AFP, un responsable des groupes d’autodéfense dans le Nord a confirmé l’attaque survenue alors que les volontaires « essayaient de protéger la mine » artisanale. Il n’a pas voulu donner de bilan, reconnaissant seulement des « pertes dans nos rangs ».

Cette attaque est survenue deux jours après les élections présidentielle et législatives, dont le pays attend toujours les résultats. En raison de la menace jihadiste, le scrutin n’a pas pu se dérouler sur au moins un cinquième du territoire, privant entre 300 et 350.000 personnes de vote, selon la commission électorale.

Les VDP, instaurés en novembre 2019, sont constitués de volontaires civils recrutés, pour aider les forces de défense et de sécurité (FDS) dans la lutte antijihadiste.

Ils reçoivent une formation militaire de 14 jours, avant d’exercer des missions de surveillance et de protection. Ils sont équipés d’armes légères ainsi que de moyens de communication et d’observation.

Plus d’une centaine ont été tués au combat depuis janvier 2020.

Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d’attaques jihadistes régulières depuis 2015.

Le nord du Burkina est la zone la plus touchée du pays par les exactions jihadistes qui ont fait plus de 1.200 morts et plus d’un million de déplacés, fuyant les zones de violences.

L’or est devenu en une douzaine d’années un secteur économique stratégique pour le Burkina Faso, pays pauvre et enclavé d’Afrique de l’Ouest de 20 millions d’habitants, dont le principal produit d’exportation était auparavant le coton.

L’exploitation de l’or est l’un des moyens trouvés par les jihadistes pour financer leurs activités, selon un rapport du conseil économique et social.

SOURCE : AFP