Burkina: Arrestation de Pascal Zaïda, une figure de la société civile

Pascal Zaïda

Pascal Zaïda, une des figures de la société civile au Burkina Faso, a été arrêté vendredi à Ouagadougou pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat » et « déclaration subversive », a appris l’AFP auprès de ses proches.

« Ce matin, aux environs de 7H00 (locales et GMT), une unité spéciale de la police a procédé à l’interpellation de Pascal Zaïda à son domicile. Il a été conduit au Service régional de la police judiciaire où il a été auditionné », a expliqué un de ses proches, sous couvert de l’anonymat.

M. Zaida, président de la Coordination nationale des organisations de la société civile pour la Patrie (COP), a « effectivement été interpellé », alors qu’une « simple convocation aurait suffi pour l’entendre », a confirmé Marcel Tankoano, un autre de ses proches également leader de la société civile.

Une procédure a été ouverte à son encontre pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’état », « incitation à une rébellion » et « déclaration subversive », a-t-il précisé. Une source judiciaire jointe par l’AFP a confirmé les charges, précisant que M. Zaida se trouvait encore à garde-à-vue vendredi soir.

Jeudi, au cours d’une conférence de presse, M. Zaida avait fustigé la gestion du pouvoir de président Roch Marc Christian Kaboré, critiquant la « défaillance du système sécuritaire face au péril terroriste » et la hausse des prix des produits de première nécessité.

Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à des actions meurtrières de groupes jihadistes qui se sont intensifiées au cours des derniers mois.

« Les conditions objectives de bouillonnements sociaux sont réunies. Aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour faire tomber le pouvoir », « si rien n’est fait, il y aura un soulèvement », avait-il déclaré.

Lundi, Zakaria Sana, un ancien conseiller municipal de la commune de Kaya, chef lieu de la province du Sanmatenga, dans la région du Centre Nord, a été interpellé « suite à une publication sur les réseaux sociaux (…) susceptible de mettre à mal la sûreté de l’Etat », selon le ministère de la Sécurité. Il a été relâché le lendemain après son audition.

SOURCE : AFP