Le Mouvement « SHE & Rights » alerte dans un communiqué, sur l’absence de progrès significatifs dans la lutte contre les violences faites aux femmes et appelle à des « actions plus fortes ».
« Une femme sur trois continue d’être victime de violence conjugale ou sexuelle au cours de sa vie, un chiffre qui n’a presque pas bougé depuis 2000 », avec un déclin jugé « atrocement lent », de 0,2 % en vingt ans, a déploré Shobha Shukla, coordinatrice du Mouvement.
« Ces statistiques sont sous-déclarées en raison de la stigmatisation et de la peur », a-t-elle ajouté.
Une inaction aggravée par un sous-financement chronique.
Selon le nouveau rapport de l’OMS, seulement 0,2 % de l’aide mondiale au développement a été allouée en 2022 à la prévention des violences basées sur le genre, et ce montant a encore diminué en 2025.
Mettre fin à cette « injustice » est non seulement une question de politique, mais de « dignité, d’égalité et de droits humains », a dit le patron de l’OMS.
Dr Tlaleng Mofokeng (Rapporteure spéciale de l’ONU) a insisté sur l’urgence d’un financement inconditionnel pour l’équité, affirmant que la santé maternelle et les droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR) font partie intégrante de la « promesse de dignité humaine » et ne doivent pas être des agendas concurrents à la Couverture sanitaire universelle. Cet appel est d’autant plus crucial qu’un pays sur quatre a fait face à un recul des droits des femmes en 2024, selon Alison Drayton (CARICOM), signalant que les politiques fondées sur des preuves sont de plus en plus « remplacées par l’idéologie ».
Pour Dr Haileyesus Getahun, fondateur et PDG du Global Center for Health Diplomacy and Inclusion (CeHDI), « le Droit à la Santé est un engagement inscrit dans plusieurs lois internationales, dont la principale est le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, qui a été signé par 174 pays ».
Rappelons que les engagements stipulent que les gouvernements (i) ne doivent en aucun cas interférer dans la jouissance du cours de la vie de leurs citoyens, (ii) ils doivent s’assurer à ne causer aucun préjudice à cette jouissance, et (iii) doivent mettre tout en œuvre pour garantir que ce droit à la santé soit exercé par chaque personne dans leur pays.
Précisons que le 25 novembre marque la Journée Mondiale de lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG). Elle est officiellement désignée par l’ONU comme la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et marque également le début des « 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre », une campagne qui se termine le 10 décembre, Journée des droits de l’homme. FIN
Ambroisine MEMEDE
