Affaire de viol : La gendarmerie réfute les allégations, l’intéressée persiste et demande une « enquête indépendante »

Grâce Koumayi

« Le Togo demeure un Etat de droit où les autorités judiciaires poursuivent le traitement de ce dossier avec sérénité », a affirmé la gendarmerie dans un communiqué rendu public le 21 novembre 2025. Il s’agit d’une allégation de viol qui fait grand bruit depuis quelques semaines.

Grâce Koumayi, sage-femme, activiste et femme politique a plusieurs fois affirmé avoir subi des violences sexuelles, lors de sa détention après son arrestation le 6 juin, pour « manifestations illégales ».

La gendarmerie monte au créneau et donne des détails : « au cours de sa garde-à-vue au groupement de gendarmerie de Lomé Dame Koumayi, tout comme les 31 autres personnes gardées dont neuf femmes, a reçu la visite d’une délégation de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), qui s’était déclarée satisfaite des conditions de leur détention ».

« Depuis lors jusqu’à son inculpation par le magistrat instructeur, en passant par sa présentation au Parquet, et ce en présence de ses avocats, elle n’avait fait cas d’aucune agression sexuelle, ni d’aucun autre traitement cruel, inhumain et dégradant », poursuit le communiqué de la gendarmerie lu à la télévision par la cheffe d’escadron Mazalo Agba.

La gendarmerie nationale « réaffirme son engagement à respecter les droits humains et les procédures légales » et appelle la population à la « vigilance face aux manipulations sur les réseaux sociaux ».

« Toute allégation fera l’objet de vérifications et de mesures appropriées », rassure la gendarmerie.

Arrêtée de nouveau le 3 octobre pour des « contenus attentatoires à la sécurité intérieure de l’Etat », la sage-femme est détenue à la prison civile de Lomé. Et depuis sa cellule, elle revient à la charge dans une lettre :

« Je suis ici, à la prison civile de Lomé. Que ceux qui veulent voir mes blessures viennent ». Elle demande une « enquête indépendante et impartiale ».

Dans un communiqué, l’Association des Victimes de la Torture au Togo (ASVITTO) appelle aussi à la mise en place d’une « enquête indépendante », afin d’établir les faits et de situer les responsabilités. FIN

Edem Etonam EKUE