FIHA 2025 : La « diversité » au cœur d’un grand rendez-vous intellectuel à Aného

Un panel

Le colloque international du Festival International d’Histoire d’Aného (FIHA) a tenu toutes ses promesses ce vendredi 21 novembre 2025, réunissant chercheurs, universitaires, étudiants et passionnés autour du thème central de l’édition 2025 : « Diversités ».

Organisé avec l’appui de l’Université de Lomé, l’événement a pris cette année la forme d’ateliers et de panels animés par des experts venus du Togo, d’Égypte, d’Europe et de plusieurs pays africains.

Pensé comme un lieu d’échanges et de réflexion, le colloque a exploré les multiples dimensions de la diversité culturelle, sociale, linguistique, scientifique ou économique et leur influence sur les sociétés humaines. Les participants ont partagé analyses, récits, études de cas et témoignages pour mieux comprendre les dynamiques d’inclusion, d’interculturalité et de construction identitaire.

Cette édition a également mis en lumière les liens entre le Togo et l’Égypte, pays invité d’honneur au FIHA 2025. Les discussions ont rappelé la profondeur des relations culturelles et scientifiques historiques entre les deux nations, et les perspectives de coopération à renforcer.

La rencontre s’est ouverte par une conférence du Prof. Sylla Abdoulaye, enseignant à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Il a rappelé les fondements africains de l’Égypte antique, peuplée selon lui d’hommes et de femmes à la peau noire, et a montré les passerelles linguistiques entre de nombreuses langues africaines et l’égyptien ancien.

S’appuyant sur les travaux de Cheikh Anta Diop, il a souligné la continuité culturelle du continent africain malgré la diversité de ses peuples.

Le premier panel, dédié aux diversités linguistiques et à la question de l’identité nationale, a suscité de vifs échanges, notamment autour du concept d’État-nation et de l’héritage colonial. Les intervenants ont insisté sur la nécessité de respecter les choix des États africains dans leur processus de construction nationale.

Le deuxième panel a abordé la mondialisation et son impact sur les identités culturelles, offrant une réflexion sur la manière dont les sociétés peuvent préserver leurs particularités tout en s’ouvrant au monde.

Pour le Prof. Ayewouadan Akoda, enseignant-chercheur à l’Université de Lomé, la diversité est avant tout « une opportunité et une source d’enrichissement ».

Il a souligné les liens entre diversité culturelle et gestion des crises foncières, plaidant pour un dialogue continu entre traditions et droit moderne.

Le FIHA, a-t-il précisé, reste « un bel espace d’échange, d’apprentissage et de métissage entre les cultures », valorisant aussi bien les richesses touristiques d’Aného que la vitalité intellectuelle du pays.

Du côté du public, l’intérêt est palpable. Agbodjan Kayi Israëlla, étudiante à l’ISICA, a confié : « le panel sur la diversité et l’identité m’a marqué. J’ai compris l’importance de respecter la diversité culturelle ».

Pour la GIZ Togo, partenaire du colloque, ces échanges apportent un éclairage essentiel sur le lien entre diversité et développement.

« Ce rendez-vous met la lumière sur la diversité et le développement de nos territoires », a affirmé Stanislas Lassey, conseiller technique du ProDeG IV de la GIZ. FIN

Bernadette AYIBE