Evaluation des dispositifs pays de mise en œuvre de la ZLECAf : L’ACBF oriente le Togo

La Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF) en partenariat avec CLEAR Afrique Francophone, a réuni le jeudi 20 novembre 2025 à Lomé, une trentaine de représentants des institutions publiques, du secteur privé, des universités, des organisations professionnelles de femmes et de jeunes, de la société civile, des universitaires et des partenaires au développement dans le cadre d’un atelier d’évaluation de la capacité du Togo à surveiller et à rendre compte de la mise en œuvre de l’Accord sur la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAf).

La rencontre vise notamment à mesurer la capacité du Togo à suivre, à estimer et à piloter efficacement la mise en œuvre de la ZLECAF.

Elle s’est penchée sur l’étude « diagnostic des capacités en matière de suivi et de reporting sur la mise en œuvre de la ZLECAF et d’autres initiatives de commerce intra-africain : Cas du Togo ».

L’étude a principalement examiné dans quelle mesure le Togo a respecté ses engagements dans le cadre de l’accord de la ZLECAf, notamment en matière de réduction des droits de douane, de facilitation des échanges et de libéralisation des services. L’évaluation révèle un score de 47,5 sur 100 pour le Togo.

Vue partielle des participants

« Cet atelier n’est pas seulement un exercice de validation. C’est une opportunité de réflexion collective sur la manière dont le Togo peut se positionner pour tirer pleinement parti de la ZLECAf, comment les institutions peuvent collaborer plus efficacement, comment les systèmes de données peuvent être améliorés, et comment les capacités nationales peuvent être renforcées de manière durable. Les résultats de vos discussions informeront le rapport révisé et serviront de feuille de route pratique pour les actions futures visant à bâtir un écosystème de suivi et de reporting cohérent, crédible et résilient », a indiqué Edem Messa-Gavo (représentant de ACBF).

Le pays a certes enregistré des progrès significatifs, mais des défis restent encore à relever afin de tirer pleinement profit des opportunités offertes par la ZLECAf.

Renforcer le système de suivi et de reporting 

Comme recommandations, il est demandé aux autorités togolaises de renforcer le système de suivi et de reporting de la ZLECAf en matière de capacités techniques et surtout d’allocation des ressources financières pour faciliter la mise en œuvre des réformes afin que le pays puisse disposer des pratiques approfondies et efficaces pour mieux suivre les actions et procéder à des ajustements. Il s’agit aussi pour le Togo de mettre en place des dispositifs permettant de mesurer régulièrement les performances par rapport à la ZLECAf.

« Ce résultat n’est pas un constat d’échec ni un motif d’autosatisfaction. C’est un point de départ exigeant, un appel à intensifier nos efforts qui va servir de référence pour l’évaluation de nos progrès. Le rapport nous rappelle les avancées majeures réalisées par notre pays. Nous disposons d’un comité technique, d’une stratégie nationale ZLECAf et d’initiatives multiples en matière de mise en œuvre de la ZLECAf. Toutefois, nous devons aller plus loin pour mieux coordonner nos actions, mieux partager l’information, mieux capitaliser les données, et surtout mieux anticiper les défis de la ZLECAf », a souligné Comlan Yakpey (secrétaire général du ministère du commerce).

« L’exercice auquel vous êtes appelés aujourd’hui doit vous permettre de formuler des actions pour la mise en place d’un système de suivi et de reporting efficace, pour que les décisions soient prises sur la base des données probantes. Le système de suivi et de reporting efficace est un instrument indispensable pour que la ZLECAf n’en reste pas une attraction juridique, mais un réel moteur de transformation économique. Cette mobilisation est essentielle car la ZLECAf ne se fera pas dans les bureaux d’un ministère mais avec les entreprises togolaises, nos opérateurs logistiques, nos jeunes entrepreneurs », a-t-il ajouté.

Les participants

Il faut noter que de même que le Togo, l’Ethiopie, le Rwanda, l’Ouganda et le Zimbabwé, ont été soumis au même exercice pour comparer les expériences dans divers contextes nationaux toujours dans le cadre de la mise en œuvre de la ZLECAf.

Pour rappel, l’ACBF est l’agence spécialisée de l’Union Africaine pour le renforcement des capacités humaines et mandatée pour développer les capacités humaines et institutionnelles dont les pays africains ont besoin pour atteindre un développement inclusif et durable.

Depuis sa création en 1991, la fondation accompagne les gouvernements des pays africains, la société civile, le secteur privé dans la conception et la mise en œuvre de politiques de développement fondées sur des données probantes à travers des interventions de renforcement des capacités et de partenariats stratégiques. FIN

Chrystelle MENSAH