Le président du Conseil, Faure Gnassingbé a étalé ce mercredi 12 novembre 2025 à Lomé, les « cinq convictions simples » qui traduisent la vision que le Togo porte pour le partenariat renouvelé entre le Royaume-Uni et l’Afrique francophone.
C’était à l’ouverture du quatrième Forum sur le commerce et l’investissement, Royaume-Uni-Afrique francophone de l’ouest et du centre (UK-WCAF), initiative du Developing Markets Associates (DMA Invest), en partenariat avec UK Export Finance (UKEF), le department for business and Trade (DBT) du Royaume-Uni et le gouvernement togolais.
Plus de 600 décideurs, investisseurs et représentants d’institutions publiques et privées venus du Royaume-Uni et de plusieurs pays africains prennent part à cette rencontre de deux jours.
La cérémonie d’ouverture de cette rencontre d’affaires a été présidée par le Président du Conseil, Faure Gnassingbé, en présence de l’Envoyé́ commercial du Premier ministre britannique en Afrique Francophone, Ben Coleman, Responsable de l’Afrique de l’ouest et centrale pour UK Export Finance (UKEF), Steven Gray Obe.
« C’est la première fois que ce forum se tient sur le sol africain, et ce n’est pas un simple déplacement géographique. C’est un déplacement symbolique : celui du centre de gravité d’un partenariat qui s’enracine désormais davantage dans la réalité africaine, dans son énergie, dans sa jeunesse et dans son ambition », a rappelé Faure Gnassingbé.
Ce choix, a-t-il souligné, « traduit la confiance et la reconnaissance d’une Afrique qui n’est plus seulement un marché, mais un partenaire à part entière. Il illustre également la relation nouvelle et dynamique qui s’est nouée entre le Togo et le Commonwealth depuis 2022 ».
A l’occasion, Faure Gnassingbé a partagé avec les représentants du Commonwealth et du secteur privé, « cinq convictions simples », qui traduisent la vision que le Togo porte pour ce partenariat renouvelé entre le Royaume-Uni et l’Afrique francophone.
‘Nouveau chapitre du partenariat’ Royaume-Uni/Afrique francophone
Le premier point, a entamé le président du Conseil : « c’est que nous ouvrons ici aujourd’hui un nouveau chapitre du partenariat entre le Royaume-Uni et l’Afrique francophone ».
« Le Royaume-Uni et l’Afrique francophone partagent une même ambition : Nous voulons passer d’une relation d’assistance fondée sur des dons à de véritables relations économiques fondées sur l’échange, l’investissement, la création de valeur et la complémentarité des savoir-faire », a-t-il indiqué.
Il a présenté les atouts et les opportunités d’investissement que les deux parties peuvent mettre en synergie pour rendre ce partenariat plus dynamique et mutuellement bénéfique : « nous avons beaucoup à gagner ensemble. Notre continent offre la jeunesse, les ressources et le potentiel d’innovation. Le Royaume-Uni apporte l’expertise, la technologie et les capitaux. Lomé se situe au point de rencontre entre ces deux mondes. Et le Togo incarne cette Afrique qui s’ouvre et qui relie ».
Les infrastructures, leviers de souveraineté, de croissance et de compétitivité
Selon Faure Gnassingbé, l’Afrique francophone n’a pas besoin de plus de projets, mais de projets mieux conçus, mieux financés et mieux intégrés : « il s’agit d’investir pour produire, pas seulement construire. Ici, les infrastructures ne sont pas juste des dépenses, ce sont des investissements stratégiques ».
« Construire un port, une route, une ligne électrique ou un réseau numérique n’a de sens que si ces travaux permettent aux entreprises locales de produire, de transformer et d’exporter davantage. Les infrastructures utiles sont celles qui relient le champ au marché, le producteur à la transformation, l’idée à l’innovation. C’est l’esprit qui guide notre pays », a-t-il insisté.
« La modernisation du Port de Lomé, le développement de nos corridors logistiques, de nos réseaux énergétiques et numériques renforcent notre rôle de hub régional. Nos efforts visent à démontrer qu’un pays africain peut devenir un maillon essentiel des chaînes de valeur mondiales », a-t-il poursuivi.
La présence des acteurs locaux dans les chaînes de valeur
Pour le président du Conseil, il faut faire entrer les acteurs locaux dans les chaînes de valeur, en mettant l’accent sur l’innovation, l’entrepreneuriat et l’inclusion : « développement ne se décrète pas, il se construit par la base, dans le tissu des petites et moyennes entreprises, dans la créativité des jeunes et dans l’audace des entrepreneurs. Il faut donner ici toute leur place aux entrepreneurs africains, aux jeunes et aux femmes ».
Faure Gnassingbé a rassuré les partenaires sur la capacité des PME africaines à franchir un nouveau seuil, en participant activement à l’intégration régionale et globale, notamment dans des secteurs clés tels que l’agro‑industrie, le numérique et les services.
« Ce forum doit être une tribune pour cette Afrique qui entreprend, qui innove et qui transforme. Nos PME africaines sont prêtes à grandir. Dans l’agro-industrie, le numérique et les services, elles sont prêtes à franchir un nouveau seuil : celui de l’intégration régionale et globale », a-t-il rassuré.
La croissance verte et la révolution numérique : les grands accélérateurs de notre croissance
Le président du Conseil croit fermement que la prospérité de demain reposera sur ces deux piliers : l’énergie propre et l’innovation numérique.
« Ce sont deux forces qui peuvent transformer durablement nos économies. Pour de nombreux pays en Afrique, la double transition verte et numérique représente une opportunité de saut technologique. Elle nous permet de contourner des décennies de dépendance industrielle et d’inventer des modèles plus sobres, plus inclusifs et plus intelligents ».
« Nos partenaires britanniques peuvent nous accompagner à sauter des étapes et construire directement l’économie de demain. Mais il reste que cette transformation doit avant tout être humaine », a-t-il mentionné.
L’intégration régionale de l’Afrique francophone peut devenir le moteur d’un marché africain ouvert sur le monde
Le succès de ce forum, a rappelé Faure Gnassingbé « dépendra de notre capacité à penser au-delà de nos frontières nationales. Penser le développement pays par pays n’a plus vraiment beaucoup de sens. L’intégration régionale est notre meilleur outil pour réussir à l’échelle mondiale ».
« Les investissements britanniques en Afrique francophone ne seront durables que s’ils s’appuient sur des chaînes régionales interconnectées et sur des plateformes logistiques et industrielles qui relient plusieurs marchés francophones et anglophones. Nous avons besoin de corridors régionaux pour nos biens, de réseaux transfrontaliers pour notre énergie, et d’écosystèmes numériques pour nos services », a-t-il martelé.
« Ces interconnexions sont les vraies infrastructures du futur. C’est tout le sens de notre engagement pour la Zone de libre-échange continentale africaine. Avec 1 milliard 400 millions de consommateurs, elle crée le plus grand marché émergent du monde. Investir au Togo aujourd’hui, par exemple, c’est entrer dans le corridor de croissance qui relie Lomé, Lagos, Accra et Abidjan et accéder à la fois aux marchés francophones et anglophones », a ajouté le président du Conseil.
Notons que le forum abordera des thématiques importantes pour la croissance et la résilience économique du continent, notamment l’accès au financement, le soutien aux PME, l’assurance et la réassurance, l’agrobusiness, et l’éducation.
Ces échanges ouvriront la voie à de nouvelles collaborations entre Londres et Lomé, dans le cadre du Developing Countries Trading Scheme, qui accorde un accès préférentiel au marché britannique pour plusieurs pays africains, dont le Togo. FIN
Chrystelle MENSAH/Rédaction
