« La région des Grands Lacs vit une tragédie », a dénoncé jeudi 30 octobre 2025 à Paris, Robert Dussey (ministre togolais des affaires étrangères), lors de la conférence de « soutien à la paix et à la prospérité » dans la région des Grands Lacs.
Initiative conjointe du Togo et de la France, cette rencontre diplomatique co-présidée Faure Gnassingbé (président du Conseil du Togo et médiateur de l’Union africaine en République Démocratique du Congo/RDC) et le président français Emmanuel Macron, marque l’engagement des deux nations à œuvrer pour la paix et la prospérité dans cette région du continent.
L’est de la RDC, riche en ressources naturelles et frontalier du Rwanda, est en proie à des conflits depuis trente ans. Les violences se sont intensifiées depuis janvier avec la prise des villes de Goma et de Bukavu par le groupe armé M23, soutenu par Kigali.
« Des millions de personnes déplacées. Des familles déracinées. Des femmes et des enfants victimes d’atrocités », a déploré Robert Dussey.
« Des communautés entières prises en otage par la guerre. Ce n’est pas seulement pour nous une crise congolaise, elle est une crise régionale », a-t-il précisé.
« Et osons le dire, c’est un échec collectif de la communauté internationale à garantir la paix et la dignité humaine là où elles devraient être les droits fondamentaux », a clamé haut et fort, le chef de la diplomatie togolaise.
Plusieurs initiatives de paix ont été lancées, afin de trouver une solution durable à ces conflits. Récemment, des pourparlers de paix ont eu lieu à Doha (Qatar), après une rencontre entre les présidents du Congo et du Rwanda en mars 2025. Les États-Unis jouent également le rôle de « médiateur » depuis quelques mois.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi, lors de la conférence, une aide internationale de plus d’1,5 milliard d’euros pour les Grands Lacs, dans le cadre du plan de réponse humanitaire des Nations unies.
« Aujourd’hui, ensemble, nous avons franchi une étape et je suis fier d’annoncer que vous avez collectivement mobilisé plus de 1 milliard et demi d’euros d’assistance pour les populations les plus vulnérables », a-t-il déclaré.
Il s’agit d’une contribution au plan de réponse humanitaire des Nations unies, évalué à 2,5 milliards d’euros, qui n’était jusque-là financé qu’à hauteur de 16%.
Le président français a également annoncé la réouverture de l’aéroport de Goma pour des vols humanitaires « dans les prochaines semaines ». FIN
Junior AUREL
