
La capitale sénégalaise a abrité, du 10 au 11 octobre 2025, le Premier Sommet des Filles adolescentes de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC). Cette rencontre historique a été organisée par l’UNICEF et le Ministère sénégalais de la Famille, de l’Action Sociale et des Solidarités. Elle a réuni plus de 200 participantes membres de groupes ou de réseaux de jeunes, et issus de 24 pays de la région, y compris des jeunes garçons solidaires.
L’objectif est de faire progresser la réalisation des droits des adolescentes, à travers l’adoption d’un Agenda Régional pour les Filles, d’un plan d’action collectif et d’engagements concrets de la part des parties prenantes.
Des représentants des gouvernements, des agences régionales, de la société civile, du secteur privé, des artistes engagés, ainsi que des partenaires techniques et financiers y ont également pris part.
Les travaux ont été ouverts par Mme Maïmouna Dièye, Ministre de la Famille, de l’Action Sociale et des Solidarités du Sénégal, en présence de Omar Abdi (Directeur général adjoint de l’UNICEF) et de Gilles Fagninou (Directeur régional de l’UNICEF pour l’AOC).

Les Filles exigent la fin de la discrimination
Trente ans après la Déclaration de Beijing, les jeunes filles ont dénoncé la lenteur des progrès et les promesses non honorées. Le Sommet a été l’occasion d’appeler les dirigeants à des mesures urgentes pour mettre fin à la discrimination et à la violence et garantir l’intégralité de leurs droits.
Les participantes ont formulé des revendications puissantes, notamment :
- Mettre fin au mariage d’enfants et protéger les filles des violences et des conflits.
- Instauration d’une protection spéciale en période de crise et la dénonciation de la traite des enfants et de la cyber-violence.
- Des lois strictes et de sanctions claires contre les auteurs de violences, et le rejet des normes sociales qui limitent leurs aspirations.
- Garantir l’accès à l’éducation et aux outils numériques, ainsi qu’à des services de santé de qualité.
- Exiger l’inclusion des filles handicapées dans toutes les décisions, avec l’accessibilité et le soutien nécessaires.
Engagement Solennel du Sénégal
La Ministre de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités, Mme Maïmouna Dièye a salué détermination collective à « créer un bouclier solide contre tous les obstacles à l’épanouissement des filles en Afrique de l’Ouest et du Centre ».
Elle a reçu, au nom du Président du Sénégal, la Déclaration de Dakar et l’Agenda Régional pour les droits des Filles de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, documents élaborés de manière « inclusive et participative ». Elle a rassuré les participantes quant à l’impact de leurs travaux.
« Je prends l’engagement solennel d’en faire un large partage auprès du gouvernement du Sénégal, à travers le Conseil des ministres et les canaux institutionnels appropriés », a-t-elle dit.
« Les filles ont parfaitement réussi à démontrer qu’elles ont une réelle connaissance des multiples défis inhérents à leur situation d’adolescence, cet âge sublime mais marqué par de grandes vulnérabilités », a souligné Mme Dièye.
« J’appelle tous les États ici présents ainsi que les partenaires au développement à ne pas en faire un simple document, mais une feuille de route contraignante. Vos voix qui représentent la voix des 74 millions de filles adolescentes, doivent être entendues, respectées et financées », a lancé la représentante du gouvernement sénégalais.
Elle a exhorté les filles à continuer d’être audacieuses, exigeantes, le moteur de la transformation de l’Afrique et de l’avènement d’un monde plus juste.
Accorder une attention spéciale aux les adolescentes
Monsieur Abdi (Directeur général adjoint de UNICEF) a souligné que nous devons accorder une « attention spéciale aux les adolescentes, si nous voulons progresser. Investir dans les filles et les femmes et faire respecter leurs droits sont d’incroyables catalyseurs de changement », a-t-il affirmé, rappelant que combler le fossé numérique pourrait ajouter 1,5 mille milliards de dollars américains à l’économie mondiale.
« Les points de vue et surtout les recommandations partagées ici sont des indications puissantes qui peuvent et vont façonner les politiques et les décisions. Notre rôle en tant que gouvernements, partenaires et UNICEF, est d’écouter afin que vos voix puissent nous guider », a précisé le Directeur général adjoint de l’UNICEF.
« Continuez à réseauter, à apprendre les unes des autres, pour voir comment vos idées fonctionnent dans vos contextes respectifs. Continuez à partager vos idées avec votre gouvernement et les représentants de l’UNICEF », a-t-il conseillé aux jeunes.

Gilles Fagninou (Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre) a souligné que UNICEF est prête à travailler aux côtés des gouvernants, afin qu’il y ait réellement un mécanisme de suivi des recommandations.
« Nous avons eu des sessions très fortes d’engagement, des engagements qu’on n’a jamais eus par le passé. Nous nous engageons aux côtés du gouvernement Sénégalais et des gouvernements de tous les 23 autres pays, pour le suivi des recommandations et l’accélération des objectifs fixés, afin que la prochaine session qui se tiendra dans deux ans, soit réellement une célébration de victoire, de progrès », a souligné M. Fagninou.
Les jeunes leaders saluent l’impulsion
Les jeunes leaders présents à Dakar ont salué l’organisation de ce Sommet, qui selon aux, impulsera positivement la prise en compte des préoccupations des jeunes dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Rappelons que cette rencontre coïncidait avec la célébration de la Journée Internationale de la Fille (11 octobre) dont le thème de cette année était : « La fille que je suis, le changement que je mène : les filles en première ligne de la crise ». FIN
Sources : UNICEF
Ambroisine MEMEDE